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4.13 - The End Has Only Begun

Date : 12 avril 2008

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Dans un monde fait de désillusions, Veronica cherche un dernier espoir. Le FBI pourra-t-il lui apporter son aide? Ou bien devra-t-elle encore une fois se fier à sa propre expérience et à ce que ce douloureux passé lui a apporté? Peut-être est-il simplement temps de tourner une page pour la détective...

 

Ecrit par estel6317 

Note de l'équipe: dans cet épisode, vous trouverez les dialogues en italique et les voix-off en gras. Vous pourrez régir à cet épisode dans le forum.

Bonne lecture!



Assise dans son canapé depuis plus d’une demi heure, Veronica demeurait immobile à fixer l’écran de la télévision. Elle ne cessait de repenser à toute cette histoire et se refusait à admette que le Castle puisse gagner. A ses côtés, même Mac et Wallace la regardaient, stoïque.  

Il doit forcément y avoir quelque chose à faire… Connecte tes synapses Veronica.

Elle marmonna alors quelques mots à peine audibles et continua de se tordre la main droite quand le visage de Vinnie apparut devant elle. Sortant aussitôt de sa catatonie, elle se redressa d’un coup vif, attrapa la télécommande et éteignit le poste de télévision.

« Vous voyez ? »

Mac et Wallace échangèrent un regard interrogatif mais elle continua dans sa lancée, ignorant leur réaction.

« Comment est-ce que vous voulez que le Castle soit anéanti avec ça ? »

Elle se saisit du journal posé sur la table basse et le secoua sous le nez de ses acolytes en pestant :

« Je cite :"Le shérif de Neptune déclare que le taux de criminalité à diminué de 20% ces six derniers mois (…) et précise avec beaucoup d’humilité que le mérite ne lui revient pas directement." Le mérite ? railla Veronica. Et depuis quand Van Lowe et humilité sont associés l’un à l’autre ?
- C’est certain qu’on ne pourra pas compter sur Vinnie,
répondit Mac, perspicace.
- Le FBI
, dit alors Veronica en hochant la tête, ce sont les seuls capables de faire trembler ce château de cartes
- Les hommes en noir,
, continua Wallace, je me demande si ils sont aussi efficaces qu'ils en ont l'air...
- Etant donné les souvenirs que je garde de cet été si il y a bien quelqu'un qui a le pouvoir de faire changer les choses c'est eux.

- C'est toi l'experte, fit son meilleur ami en haussant les épaules.
- Cependant l'élite ne fait pas tout..., lui rappela Mac. Regardez Aaron Echolls, malgré les preuves contre lui, rien n'a reussi à le maintenir derrière de simples barreaux.
- Exact, mais le FBI n'était pas impliqué dans cette affaire, cette fois si c'est différent, rétorqua Veronica, se voulant optimiste.

Dehors le vent soufflait et les arbres semblaient se tordre de douleur sous sa puissance. La nuit lui parut tout à coup plus sombre et la détective fronça les sourcils. Mac lui donna alors un petit coup de coude tandis que Wallace lui fit passer le saladier rempli de marshmallows.

Espérons juste qu’ils ne m’envoient pas Robin des Bois.

***

Générique

***

Un sourire aux lèvres, Veronica jeta un coup d’œil à la devanture du Java Hut… C’était une longue page de son histoire qu’elle espérait tourner … et la personne qui l’attendait à l’intérieur devrait l’y aider.

Energiquement, elle passa la porte, heureuse de retrouver l’ambiance cosy de cet endroit familier.

Après avoir salué ses anciens collègues sous la musique enjouée de Bitter:Sweet, elle balaya la salle du regard à la recherche de son mystérieux rendez-vous. Son sourire se figea quand elle reconnut, assis à une table du fond, Kenny farfouillant dans ses poches. Elle se poussa contre le mur en pestant, espérant de pas avoir été remarquée par l’assistant de son père.

Il ne manquait plus que lui ! Pourquoi ma vie ne peut-elle être parfaite? Toujours un empêcheur de tourner rond autour de ma planète…

Alors qu’elle penchait la tête discrètement pour essayer de repérer son interlocuteur, elle croisa le regard de Kenny, amusé.

Repérée ! Bon allez Veronica, sors ton plus beau sourire…  

Elle replaça une mèche derrière son oreille et, tout en en jetant un œil discret autour d’elle, elle s’avança vers le jeune homme goguenard.

"Mais qui vois-je ! Voilà la plus belle des enquiquineuses… Si tu me files, tu sais ce n’est pas la peine, je me ferai un plaisir de te donner rendez-vous !
- Monsieur Barbie, je sais c'est difficile à accepter mais vous n’êtes pas le modèle de Ken irrésistible que vous le croyez ! Et surtout pas le centre de mon univers…

- Dommage… répondit-il en s’appuyant sur le dossier de sa chaise, charmeur.
- Tu devrais t’en remettre facilement… Comme tu l’as dit, je suis une enquiquineuse…
- J’aime ça … surtout si elles ont un sourire craquant"


Le regard insistant de Kenny associé à son petit numéro la fit rougir légèrement.

"Et moi je n’aime pas les hommes trop sûrs d’eux.
- Ah oui? J’ai pourtant l’impression que Logan Echolls ne manque pas de confiance en lui…"


Veronica le foudroya du regard mais décida d’ignorer la remarque.

"Si tu cherches toujours mademoiselle Rose, je pense que tu devrais la chercher à la bibliothèque… Ici tu ne trouveras rien d’intéressant à te mettre sous la dent… lui fit-elle remarquer avec son plus beau sourire.
- Justement j’en sors, dit-il en sortant de son sac un livre. Tu l’as lu, n’est-ce pas ?"

La bouche de Veronica s’arrondit sous la surprise. Elle sortit doucement l’exemplaire de Harry Potter et le prisonnier D’Azkaban qu’elle avait elle aussi dans son sac.

"Assieds-toi Hermione, a priori tu as besoin de l’Ordre du Phoenix…"

Veronica tira la chaise devant Kenny et s’assit, non sans jeter un dernier coup d’œil aux autres tables.
Mais pas d’autre lecteur d’Harry Potter en vue…
Le seul avec le signe de reconnaissance dans les mains étaient bien Kenny.

Décidément ce poste d’assistant attire les détraqués voire les détraqueurs… Exit le tueur psychopathe, bienvenue à l'agent du FBI qui se croit sorcier membre d’un ordre imaginaire … Décidément, ma vie est mieux qu’une série télé !

« Tu as donc besoin du FBI pour abattre Voldemort… Combat dont l’issue est incertaine, même quand on s’appelle Harry Potter …
- C’est pour cela que j’ai mentionné que j’avais besoin du programme de protection des témoins.
- Tu as ton garde du corps personnel Mars, mon patronus est puissant »,
lui répondit Kenny en lui faisant un clin d’œil.

Veronica leva les yeux au ciel.

« La personne à protéger est Charlie Stone. Je ne parlerai que lorsque Charlie sera inclus dans le protocole et que tu l’auras fait mettre sous protection.
- Tu pourras songer à te recycler en tant que businesss woman si tu es lassée de jouer les détectives en jupon »,
lui répondit-il en sortant une pochette de sa sacoche.

Il feuilleta les documents à l’intérieur, en sortit un formulaire qu’il remplit rapidement avant de le tendre à Veronica. Elle le parcourut rapidement et acquiesça.

Elle prit la serviette du Java qui traînait à coté de la bière de Kenny et griffonna l’adresse de Léo.

"Tu le trouveras là…"

Kenny attrapa son téléphone et passa ses consignes.

"A ton tour de respecter ta parole, working girl …"

Veronica sortit son ordinateur et cliqua sur une icône en forme de château. Elle laissa Kenny parcourir les différents dossiers qu’elle avait passé la nuit à compléter .

Hamilton, Neil, Josh, la partie de paint ball, Nish, le Castle…

Tout y était…

Elle avait fidèlement retranscrit le témoignage de Charlie dans ses propres dossiers d’enquête.  

« Mars, tu es la femme de ma vie ! » siffla Kenny.

Il lui prit la main, ce qui la fit tressaillir. Il planta son regard dans le sien. Pendant un court instant, le temps s’arrêta pour les deux jeunes gens.

« Je voudrais te rendre heureuse Veronica, vraiment. Mais... Je ne peux pas t’affirmer que, même avec ton dossier, ce sera suffisant… Protéger Charlie, ça c’est possible… Ebranler le Castle aussi… Mais le démolir… Le Castle a des appuis… inattendus et très puissants comme tu le sais, lui murmura-t-il doucement mais fermement.
- Si le FBI ne peut rien, qui le peut? Le principal c’est que Charlie soit protégé », répondit-elle tristement.

Elle n’avait pas bougé : sa main dans celle de Kenny, elle partageait enfin son fardeau…



                                                               ***

Assis dans son grand fauteuil, Jake Kane alluma lentement son cigare. Il adorait ce moment de puissance et le savourait à sa juste valeur.

Il se leva et avança jusqu’à la cheminée.

Alors qu’il rejetait le premier halo de fumée, il se tourna vers le portrait de Duncan au mur et le contempla fixement.

La porte s’entrouvrit. Clarence Wiedman passa la tête pour savoir s’il pouvait entrer.

Sans quitter des yeux l’énorme peinture suspendue au mur, Jake Kane lui fit signe que oui.

Clarence s’éclaircit la gorge.

« Le nécessaire est fait, Monsieur. Je m’en suis assuré personnellement. Les fonds ont bien été encaissés, le problème est définitivement réglé.
- J’espère que tu ne me décevras pas cette fois-ci Clarence…
» répondit sèchement Jake sans accorder un regard à son homme de main.

La tête basse, celui-ci sortit sans un mot.

                 


                                                              ***

Appuyée sur le comptoir de la cuisine, Veronica semblait passionnée par la lutte qu’elle menait contre le paquet de céréales qui lui résistait. Le nez enfoui dans la boîte, elle s’évertuait à chercher les quelques flocons de chocolat parmi la multitude de ceux natures.

Quand je pense qu’il y avait écrit 50% chocolat sur le paquet ! Voilà un autre exemple qui montre à quel point la société actuelle est pervertie… Le mensonge.

Croyant finalement apercevoir le résultat de tous ses efforts, elle se précipita et, en envoyant la main au fond du paquet, elle renversa le tout sur le sol. Elle s’arrêta donc un instant, passa les mains sur son front et entreprit de se calmer. Quelques secondes plus tard, elle se décida finalement à prendre la balai et releva ses cheveux pour ne pas qu’ils ne lui tombent sur le visage. C’est à ce moment-là que la porte d’entrée s’ouvrit, révélant sa colocataire et son meilleur
ami sur le palier, un sourire aux lèvres.

« Tu te la joues petite femme au foyer désespérée maintenant ! lança Wallace, amusé.
- Disons simplement que je paie mon péché de gourmandise. Puisque ce ne sont jamais les bons, il faut bien que quelqu’un paie de toute façon… ajouta-t-elle plus bas en haussant les épaules.

L’air blasé, Mac et Wallace se regardèrent en hochant la tête. Toujours concentrée sur sa tâche ménagère, Veronica ne les vit pas arriver, ni lui saisir le bras.

« Eh, laissa-t-elle échapper, surprise.
- Non, la coupa alors la jolie brune, pas d’excuse, pas d’urgence, aucun signe de protestation. Tu viens avec nous ! »

Ouvrant la bouche pour la refermer aussitôt, Veronica se laissa entraîner de force par ses deux amis, bien décidés à lui faire oublier sa désillusion concernant le Castle.

Dix minutes plus tard, ils se retrouvèrent à marcher sur le sable, longeant l’eau de la mer. Les cheveux dans le vent et marchant en retrait, Veronica ne parvenait toujours pas à s’enlever le Castle de la tête.
Les yeux dans le vide et l’air plutôt dépité, elle réfléchissait.

Au moins maintenant les choses sont claires : même le FBI ne peut pas garantir un total anéantissement de cette institution de malheur ! Quand je pense qu’on nous enseigne à croire au triomphe du bien sur le mal depuis des années… Il serait peut-être temps de mettre du gris dans ce monochrome.

Triturant son esprit dans tous les sens, la jeune détective distinguait à peine les mots qui sortaient de la bouche de Mac et Wallace, lorsqu’une voix bien particulière la tira de son monde.

« Tiens tiens, mais c’est la bande à Scooby ! cria un grand blond avec sa planche de surf sous le bras.
- Je sais bien que tu as du mal avec les chiffres Dick, mais le Scooby Gang est un groupe de quatre, rétorqua Mac, pragmatique. Cinq avec le chien."

Il la regarda dans les yeux et se figea un moment, comme hésitant, ce qui fit esquisser un sourire à la jeune fille. A ses côtés, Logan n’avait pas encore dit un mot.

" Mais tu peux toujours te rabattre sur les trois mousquetaires, ajouta alors Wallace avec un signe de tête.
- Euh oui, enfin… Je me demande bien ce que tu donnerais habillée en Daphné » se reprit-il en reluquant Mac.

Elle leva les yeux au ciel avant de chercher un peu d’aide du regard chez sa meilleure amie. Mais depuis leur rencontre avec les deux millionnaires, elle n’avait eu aucune réaction. Ni sarcasme, ni répondant. Elle était loin et Logan ne put s’empêcher de le remarquer. Perdue dans ses pensées, il l’observait sans rien dire, attendant simplement une réaction de sa part. De leur côté, les trois autres protagonistes discutaient.

« Il n’y a pas de vent aujourd’hui, ça craint, lâcha Dick.
- Quel dommage ! railla Mac. Il ne te reste plus que la solution du bouquin. »

Le blondinet grimaça et remit sa mèche de cheveux en place.

« J’ai besoin de détente, pas de prise de tête ! J’ai eu mon compte pour la journée.
- Mauvais numéro ?
ironisa-t-elle.
- On peut le dire, mon père ne va pas en s’améliorant derrière des barreaux. »

Mac déglutit et se reprocha d’avoir parlé trop vite. Elle chercha alors quelque chose à dire pour rattraper le coup mais Dick reprit la parole pour se redonner un peu plus d’aplomb.

« Au moins l'orange lui va bien. On a une classe innée dans la famille !
- Il peut toujours se reconvertir dans le stylisme
, intervint Wallace.
- Parle pas trop vite tu veux, tant qu’il y a de l’argent à se faire, mon père est capable de tout !
- Logique
, marmonna Mac, plus t’as d’argent, plus t’en veux. »

Dick haussa les épaules suite à cette réplique tandis qu’elle fit sortir Veronica de ses songes.

«  Mais oui, c’est ça ! »

Tous se retournèrent vers elle, surpris, lorsqu’elle se donna une petite tape sur le front et se jeta au cou de Dick. Celui-ci y vit une occasion en or, et se dépêcha de lui pincer les fesses. Face à tant d’enthousiasme, Logan arqua un sourcil, à la limite du choc suite à cet élan d’affection.

« Je me disais bien qu’il y avait un peu de chaleur sous cet enveloppe de glace ! » fit Dick tout sourire.

Veronica, trop heureuse pour être ironique, lui répondit par un sourire puis attrapa la main de Mac.

« Allez viens, on a du boulot! »

Elle l’entraîna alors joyeusement, laissant les trois garçons plantés les uns en face des autres.

« Est-ce que quelqu’un a compris quelque chose ? demanda finalement Logan.
- A ça non, mais à toi un peu mieux » répondit Dick, amusé.



                


                                                              ***

Quelques heures plus tard, alors que la nuit était tombée depuis longtemps, Veronica et Mac se regardèrent épuisées. Affalées sur leur canapé, avec une cafetière vide et leurs portables ouverts sur la table basse, elles semblaient à bout de force. La petite blonde jeta un coup d’œil à l’horloge qui affichait 02h17.

« Un petit encas ? demanda-t-elle en se levant. Je pense qu'on l'a bien mérité...
- Je pense aussi ! Après tout chaque duo de choc a sa petite manie : pourquoi Lois et Clark auraient droit à leur virée quotidienne dans les étoiles et nous rien ? s'amusa Mac, un sourire en coin.
- Vanille et noix de pécan, ça te va comme rituel d'initiation ?
lança Veronica, la tête dans le congélateur.
- Parfait pour moi ! ça nous évitera de tomber dans un vieux cliché romantique."

Veronica acquieça de la tête en souriant et revint près de sa colocataire en lui tendant une cuillère. Elles se délectèrent ensuite de quelques bouchées de leur nouveau pêché mignon attitré lorsque la jolie blonde reprit simplement :

« Félicitations. »

Mac esquissa un sourire plutôt triste avant d'hausser les épaules.

" Mon passé avec Beaver m’aura au moins servi à faire quelque chose de bien…
- Tu sais ce qu’on dit, tel père tel fils.[Maintenant on va pourvoir comparer nos talents d’escrocs avec ceux du grand manitou de l’immobilier."


Elles échangèrent alors un regard complice puis refermèrent leur ordinateur en parfaite symbiose.

Il ne reste plus qu’à croiser les doigts… 



                                                              ***

Blow de AaRON

Mac descendit de voiture. Immobile, elle regarda l’immeuble de haut standing devant elle. Elle lui donnait l'impression d’une énorme gueule de loup et n’arrivait à se résoudre à se jeter dedans !
Elle commença alors un petit jeu de va et vient devant sa voiture, mamornant à voix basse.
Se tordant les mains, les yeux accrochés au bitume rassurant,  elle faisait un pas en avant avant de reculer de trois.

Dick du haut de sa terrasse observait, amusé, le manège. Au bout de cinq minutes, il n’y tint plus :

« Hé ! Cinderella ! Tu es en train d’user mon trottoir. On voit que c’est pas toi qui payes ! Viens voir Tonton Richard, je vais ESSAYER de te transformer en Pretty Woman"

Mac leva les yeux, furieuse, vers le blondinet torse nu, accoudé à sa terrasse, fier de son jeu de mots.
Elle respira un bon coup… Elle n’avait plus le choix … et elle ne pouvait pas laisser passer une telle insulte.

Quelques instants plus tard, elle arrivait devant la porte de l’appartement des garçons. Elle n’eut pas le temps de frapper que la porte s’ouvrit devant Dick.

« La pause "bras en l’air" n’est pas des plus sexy… Julia joue de ses jambes elle la railla Dick.
- Traite-moi encore une seule fois de call girl Dick et tu regretteras de ne pas être une femme !" grinça-t-elle entre les dents.

Dick se sentit mal à l’aise : la jeune femme avait l’air nerveuse et son intention n’était pas de la rendre plus mal à l’aise.

« Je te comparais à Julia Roberts… C’est flatteur… Je voulais pas … enfin … je sais bien que tu n’es pas une prostituée… Ca se voit … enfin non ca se voit pas … enfin si mais… Tu comprends, non ?"

Mac regarda Dick, expectative, avant d’éclater de rire:

« On va en rester là avec les comparaisons de film car bientôt tu vas me sortir "qui est en première base?" ! »

Dick la regarda, hébété. Mac sourit encore plus et leva les yeux au ciel.

« Mon dieu Dick que ferons-nous de toi ???
- Tu veux voir Logan je suppose ? dit-il en la précédant dans le salon.
- En fait non, c’est toi que je voulais voir."

Dick stoppa net et se retourna.

"Moi ?
- Oui… Nous avons besoin de toi!"
murmura Mac en prenant son courage à deux mains.

Dick se laissa tomber dans le canapé et tendit son bras en direction du fauteuil pour inviter Mac à faire de même.

Gênée, son sac serré contre elle, la jeune femme s’exécuta rapidement.

« Je vois pas trop en quoi je pourrais t’aider … mes principaux talents étant sexuels… »

Il se tut un instant, regardant bouche bée Mac.

« C’est quand même pas ça ??? enchaîna-t-il.
- Non Dick, non !, rit Mac. Veronica a besoin de ton aide pour se venger des Kane : elle veut proposer un montage financier afin de les toucher là où ils sont le plus sensibles … à leur portefeuille. Elle monte une arnaque immobilière … comme ton père ", articula-t-elle très rapidement.

Entendre parler de son père était toujours difficile. Il avait beau profiter de son argent, il n’avait toujours pas digéré les mensonges de ces derniers mois.

"Je ne suis pas mon père, je ne sais pas monter une société bidon, je vois pas trop en quoi je peux vous aider...
- Veronica a besoin d’une personne de « confiance »,
dit-elle en faisant des guillemets avec les doigts, pour proposer le marché aux Kane. Une personne qu’il ne soupçonnerait pas... Et par son intégrité et par son intelligence … par son envie de gagner de l’argent … par sa crédulité. A part toi … on voit personne…
- Elle est complètement folle, soupira-t-il au bout d’un instant.
- Veronica t’a aidé dans le passé…
- Contre de l’argent !
- Tu veux qu’elle te paye ?
"

Dick sourit à cette évocation. L’idée de se faire payer l’amusait beaucoup.
Un bruit derrière lui le sortit de sa rêverie cocasse. Logan, appuyé sur le mur, venait de poser son livre sur son guéridon.

Ils se regardèrent sans un mot.

« Ok… Le grand Dick n’a jamais laissé une femme en détresse … même si c’est le démon en personne »



                                                               ***

Une dizaine de jours après que Mac soit allée expliquer à Dick le but de leur manœuvre, Veronica décida qu’il était temps pour elle de tourner une page. Le soleil éblouissant de cette fin de matinée cadrait parfaitement avec sa bonne humeur et c’est donc joviale qu’elle attrapa ses clefs de voiture pour se diriger vers la demeure familiale. Elle se retrouva ainsi quelques minutes plus tard devant la porte de son ancien appartement, à se demander si elle devait signaler sa présence ou non.

Frapper me semble être la meilleure des options : mon cœur ne supporterait pas la version quinquagénaire de Roméo et Juliette. D’un autre côté, j’ai toujours eu le goût de l’aventure…

" Eh bonjour ! tonna-t-elle finalement en ouvrant la porte.
- Une apparition ", feignit Keith, amusé.

Veronica lui sourit d’un air mesquin avant de pencher la tête sur le côté. Elle remua ensuite son index de gauche à droite et approcha sournoisement.

" Non, non, tu n’arriveras pas à me faire culpabiliser. Pas aujourd’hui.
- Dommage ! Et moi qui me croyais irrésistible dans le rôle du père abandonné par sa propre progéniture."


Il se leva alors de son canapé et embrassa sa fille. Puis, après avoir passé la main dans ses cheveux, il recula de quelques centimètres et grimaça.

- Rassure-moi et dis-moi que ce n’est pas ma vue qui me fait défaut.
- Ne t’inquiète pas, tu as encore quelques années devant toi avant de ressembler à Derrick,
s’amusa-t-elle.
- Me voilà soulagé, dit-il, une main sur le cœur. Toi par contre, tu es magnifique ma chérie."

Veronica lui sourit tendrement et fit bouger ses cheveux de façon théâtrale.

" J’ai décidé qu’une nouvelle coiffure serait appropriée. Après tout il faut ce qu’il faut, c’est une nouvelle page qui se tourne."


En observant sa fille si pleine d’enthousiasme et d’énergie, Keith sentit ses lèvres se tordre légèrement, de peur qu’elle ne soit déçue à l’arrivée. Il décida cependant de ne pas lui miner son moral d’acier et lui fit un dernier baiser sur le front.

" Je suis passée en coup de vent, j’avais oublié mon appareil, ajouta-t-elle en désignant son objectif sur la table du salon. Je dois aller voir notre cher et tendre shérif.
- Tu pourrais choisir mieux pour commencer ta nouvelle vie !"

Avalant la dernière gorgée du jus d’orange de son père, elle esquissa un sourire narquois et fit danser ses sourcils.

" N’oublie pas d’acheter le journal aujourd’hui !"

Et elle repartit comme elle était arrivée, en claquant la porte


                                                              ***

Dans leur salon, Dick et Logan faisaient les cent pas.
Aussi soucieux l’un que l’autre, ils jetaient régulièrement un coup d’œil à leur montre.

« Ils devraient déjà être là... J’espère que tout s’est déroulé comme prévu" soupira Logan.

Dick ne répondit pas. Depuis qu’il était entré dans le plan machiavélique de Veronica, il avait pris la mesure de l’enjeu et  avait réalisé que Logan et ses amis lui avaient confié une mission capitale : convaincre les Kane d’investir massivement dans un gros programme immobilier bidon et ainsi faire un gros trou dans leur portefeuille.
Ca l’avait touché, lui qui était fier de ne pas comprendre la définition du mot « sérieux », mais ça l’inquiétait aussi.
Et ces derniers instants avant le verdict lui paraissaient être une éternité.

Enfin, des bruits de voix s’élevèrent dans le couloir. Les deux hommes se précipitèrent vers la porte mais Dick fut le plus prompt à ouvrir la porte.

Devant eux se tenaient  Mac et Wallace, les yeux baissés.

Le visages des deux 09ers se fermèrent.

N’y tenant plus, Wallace et Mac relevèrent la tête et explosèrent de joie, sortant de derrière leur dos une bouteille de champagne et un journal.

« Bah alors le service de livraison est si mauvais que cela pour faire ces têtes ! s’exclama Wallace. Je t’avais dit de mettre en valeur la bouteille de champagne avec un décolleté plongeant

Pour toute réponse, Mac bomba le torse, elle rayonnait de joie.

« Y’a matière » siffla Dick.

La jeune femme se tourna lui et se mit à secouer la bouteille de champagne.

« Eh là tout doux, c’est pas de l’Orangina ! Et l’objectif c’est pas de le secouer pour le faire mousser!" s’écria Dick en attrapant le grand crû des mains de Mac

De son côté , Logan avait déplié le journal que Wallace avait apporté.
La une était consacrée à l’événement de la journée résumé par deux photos : une de Jake Kane et une plus petite de Vinnie Van Low.

Wallace fit la lecture à haute voix :

« Jake Kane a été arrêté ce matin même à son domicile. Une grande vague de perquisitions s’est ensuivie. L’homme d’affaires serait à la tête d’une organisation secrète responsable de plusieurs meurtres de jeunes gens sur Neptune durant l’année. Le FBI s’est emparé du dossier récemment et a fait avancer à pas de géant ses enquêtes classées, grâce à l’appui d’indicateurs locaux…  blabla bla blabla bla … C’est d’ailleurs une bien mauvaise période pour la famille Kane puisque des investissements malheureux viennent d’entamer considérablement leur fortune »

Dick sourit, fier de lui.

« Et attendez la suite… , reprit Wallace. Le shérif Van Low fait lui aussi l’objet d’une enquête. Il aurait touché des pots de vin pour couvrir un certain nombre d’agissements du Castle. Il aurait ainsi reçu plusieurs appels téléphoniques de la garde rapprochée des Kane. Les mouvements bancaires sont en cours d’étude. Mais si les faits étaient avérés ce serait la destitution immédiate du Shérif… »

« Veronica ne vous suivait pas ? interrompit Logan.
- Elle ne devrait plus tarder. Tu la connais, toujours un truc sur le feu … ou un compte à rendre, répondit Mac.
- Ah…" soupira Logan en se dirigeant vers la baie vitrée.

Le bruit d’une moto s’arrêtant en bas attira son attention. Il sortit sur la terrasse et aperçut, en contrebas sur le trottoir, une silhouette familière qui descendait de l'engin... Elle retira son casque et secoua ses cheveux blonds.
Le conducteur ôta  le sien, laissant apparaître un crâne luisant et mit pied à terre à son tour.

Veronica enlaça alors tendrement Weevil.

Du haut de sa terrasse, Logan eut l’impression que le jeune homme fermait les yeux et que sa main s’égarait dans les cheveux blonds.

Il ne les quitta pas des yeux.
Enfin le couple se sépara et Weevil remonta sur sa moto et démarra.

Veronica le regarda partir et attendit qu’il eût disparu de son champs de vision pour pénétrer dans l’immeuble.

               


                                                              ***

Veronica toqua prestement à la porte du loft. Ce fut Mac qui vint lui ouvrir, toute excitée.

« On n’attendait plus que toi ! La bouteille t’attend, ainsi que Jake ! s’exclama-t-elle.
- Les actes valent mieux que les longs discours… Donne-moi la bouteille s’il te plaît » répondit-elle en pénétrant dans le salon.

Quelques instants plus tard, la jeune femme regarda ses amis avec émotion puis sabra abondamment le champagne sur le journal avant de servir une coupe à chacun. Seul Logan semblait ne pas se réjouir de la chute du  Castle.

« A notre victoire… A l’amitié !  trinqua Veronica, avant de boire une grande gorgée.
- Je vois que tu es de plus en plus à l’aise avec l’exercice … Tu t’entraînes régulièrement ? » provoqua Logan

Les quatre amis se figèrent dans leur mouvement, stupéfaits. Veronica le fixa durement.

" Tu parles en connaissance de cause ?  Tu peux me rappeler ce que l’on trouve comme aliment de base dans ton frigo ???
- Toujours aussi fouineuse à ce que je vois !
- Toujours aussi imbu de ta personne. 09er un jour, 09er toujours !

- Décidément, la lie de tes fréquentations déteint sur toi. »

Mac, Wallace et Dick se jetèrent un coup d’œil… La tension commençait à être palpable.

« Boys, venez , j’ai besoin de vous »  murmura Mac avant de sortir discrètement de la pièce, suivie par les deux jeunes gens.

Veronica s’approcha de Logan, ne voyant pas où il venait en venir.

« Tu as décidé de te lancer dans un comparatif, comme ta meilleure amie ? Dommage que tu passes toujours en deuxième position » grinça Logan, hargneux.

La remarque fit mouche. Veronica se décomposa.

« Tu parles de quoi là Logan ? C’est Weevil la lie de mes fréquentations ? Ou c’est de Lilly ? Moi je dirais que c’est toi  … mais heureusement, on va remédier à cela très vite… Je te laisse la lie, je reprends mes fréquentations.
- C’est ça… Sors de ma vie…


Veronica se retourna vivement. Cette conversation la blessait et l’énervait tout à la fois. Qu'il puisse la mettre au même niveau que Lilly qui l'avait trompé la blessait.

Sortir de ta vie? Très bien... De toute façon, je n'ai plus besoin de toi Logan. Je sais désormais que j'ai des amis sur qui je pourrai toujours compter...


               


L’image de la moto de Weevil s’arrêtant devant sa voiture fumante lui revint en mémoire…

« Tu n'en as pas marre de me faire le coup de la belle demoiselle en détresse ? lui demanda le jeune latino en lui tendant le casque.
- Tu n’avais pas dit que la voiture était garantie un an ? J’use et abuse de mon extension de garantie... » minauda-t-elle en enjambant l’engin.

Weevil secoua la tête, amusé, et démarra en trombe.

Dix minutes après, il la déposait devant le poste de police.

« Amuse-toi bien : ne m’en veux pas, je préfère t’attendre dehors, je connais un peu trop la décoration intérieure, lui lança le jeune homme.
- Merci, je passe juste à la boutique souvenirs et je reviens », répondit-elle en lui montrant son appareil photo.
- Tu évites de te faire coffrer car là je ne peux rien faire pour toi !
- Depuis quand Superman met ses conditions?
- Depuis qu'il connait Veronica Mars ?

Veronica rit et entra à toute allure dans le batiment.

Habituée aux lieux, Veronica salua l'assemblée à la volée et se dirigea d’un pas décidé vers le bureau du shérif.

Elle entendit à peine une voix lui demandant de patienter : le shérif était déjà en rendez-vous.

Après avoir frappé trois coups rapides à la porte et sans attendre de réponse, elle pénétra dans l’antre du diable.
Sans prêter plus attention à l’homme qui était assis devant le bureau, elle se concentra sur la mise au point de son appareil.

« Cheese!, dit-elle en prenant une photo du shérif.
- Et moi, tu ne m’immortalises pas pour me mettre près de ton cœur … ou de ton argent ? demanda Kenny en lui montrant son portefeuille.
- Mon argent ? Je ne suis pas vénale, MOI, répondit-elle en fixant Vinnie, atterré derrière son bureau.
- Toutes les femmes le sont mais beaucoup l’ignorent", médita Kenny, la main sur le menton.

Alors qu’il se levait pour prendre congé, une carte tomba de son portefeuille.
Les deux jeunes gens se baissèrent en même temps pour la ramasser. Veronica fut la plus rapide mais resta interloquée devant le nom qu’elle lut à voix basse.

« Kenny Van Low… » murmura-t-elle.

La jeune détective se leva doucement, blême.

« Ne t’inquiète pas, je n’ai jamais porté mon oncle dans mon cœur… Et puis tu ne pensais pas vraiment que je pouvais avoir un nom aussi ridicule que Kenny Barbie quand même ??? »

Veronica lui rendit sa carte sans un mot et esquissa un sourire.

Finalement, il aura eu le dernier mot… Il a joué avec moi comme avec une poupée... J’ai encore des choses à apprendre…

               


Endlessly de Muse

Veronica revint finalement à elle et leva les yeux vers Logan.

« Ca ne marchera pas. A chaque fois qu'on essaie de prendre de la distance, de s'éloigner l'un de l'autre, ça ne marche pas... Et tu veux savoir pourquoi ? Parce qu'on n'est pas capables de régler nos comptes avant.

Celui-ci arqua un sourcil, étonné, mais attendit qu'elle poursuive.

« Tu n’as pas besoin de prendre cet air surpris ! Pour pouvoir avancer il faut avoir le courage de se dire ce qui ne va pas chez l'autre, alors voilà...
- Ce qui ne va pas chez moi ?
la coupa-t-il, surpris. Et tu crois ne pas me l'avoir assez rabâché depuis plus de quatre ans ? "Tu n'es pas assez sérieux Logan. Tu n'es pas digne de confiance Logan..."
- Tu es inconstant
", reprit-elle.

Il la regardait fixement. Elle n’osait pas bouger. Elle sentait monter en elle une certaine rage et elle savait qu’elle ne pourrait plus se retenir bien longtemps. Les bras croisés sur la poitrine à soutenir son regard en colère, Logan serra les dents avant de reprendre.

               

" Inconstant ?
- Moi ou une autre, ça n'a pas vraiment d'importance pour toi finalement,
fit-elle, défiante.
- Parce que pour toi ça en a ?
- Mais qu'est-ce que tu veux à la fin, Logan ?
demanda Veronica à bout de force.
- C'est plutôt à toi qu'il faut poser la question. Je te signale que c'est toi qui m'as jeté hors de ta vie en me disant..."

Tendu, il passa les mains derrière sa nuque et se racla la gorge avant d'ajouter plus bas :

"...que c'était définitif.
- Et tu t'attendais à quoi ? Tu avais frappé Piz, tu sortais avec Parker... Parlons-en de Parker, tiens ! Tu crois vraiment que ça m'a fait plaisir quand tu m'as demandé si tu pouvais sortir avec elle quelques jours à peine après notre séparation ? Parce que c'est de ça dont il s'agit, n'est-ce pas ? Tu veux me faire avouer, m'entendre dire que je t'ai menti, caché mes sentiments ? Eh bien oui, si tu veux tout savoir ça m'a fait mal. Satisfait ?"


La tension était palpable et l’atmosphère vraiment pesante. De la colère mais aussi de la peine se mêlait dans les yeux de Veronica quand Logan recula de quelques pas et s’adossa à la table derrière lui. Toujours face à elle, sur le seul appui de ses bras, il sentit un frisson le parcourir lorsqu’il croisa son regard.

« C’était si dur que ça ? »

Elle ne répondit rien. Même le vide qui était en train de s‘installer ne pouvait faire office de réponse. Plongés dans les yeux l’un de l’autre, au beau milieu de ce silence intensément révélateur, ils ne firent pas le moindre geste. Logan décida alors de briser cette force invisible et avança pour ne s’arrêter qu’à quelques centimètres de la petite blonde.

Le reste du chemin, c'était à elle de le parcourir...

Veronica se mordit tout d’abord la lèvre inférieure puis s’élança vers ses lèvres et sans réfléchir davantage, l’embrassa avec cette fougue trop longtemps refoulée. Logan s’empressa de répondre à cet aboutissement auquel il commençait à ne plus croire et laissa enfin exprimer ses sentiments. Ce fut alors tout un mélange de chaleur, de tendresse et de passion qui prit fin. Les yeux fermés et leur front collés l'un contre l'autre, Veronica prit la parole.

« Je suis désolée… Mon comportement, ma façon d’agir, je… »

Elle s’arrêta un instant, comme perdue dans ses mots mais surtout dans ses pensées.

« Je t’aime » laissa-t-elle finalement échapper dans un murmure.

Toujours sans oser ouvrir les yeux, Logan esquissa un sourire, touché et soulagé à la fois. L’entendre lui dire ces mots qu’elle prononçait pour la première fois lui était presque impossible à réaliser. Il s’écarta alors de son étreinte, la fixa d’un air serein puis lui remit une mèche de cheveux derrière l’oreille.

               


                                                               ***

A l’autre bout de la pièce, Dick se tordait dans tous les sens pour essayer de voir la scène du mieux possible. A moitié caché derrière la porte entrouverte de sa chambre, il jetait des coups d’œil au salon depuis plus de cinq minutes lorsque Mac l’interrompit:

« Hey Jack Sparrow, tu veux que je t’apporte des jumelles peut-être ? lança-t-elle, assise sur le lit.
- C’est sûr que j’y verrais mieux ! grogna le grand blond en tordant la tête. Non sans blague, ça doit faire une demi heure qu’ils sont collés !
- On est dans cette chambre depuis un quart d’heure Dick…
- Et alors ?
- Laisse tomber
, fit-elle en levant les yeux au ciel.
- A votre avis, les coupa alors Wallace en approchant de la scène, à quand la prochaine séparation pour mieux se rabibocher ?
- Je pense qu’ils se sont assez cherchés comme ça
, répondit Mac, un sourire sur le visage.
- Et c’est reparti… Pas plus de deux jours de tranquillité ! » conclut Dick, en levant les bras au ciel.
 


                                                              ***

Logan coupa le contact et regarda à travers la vitre de sa portière le grand bâtiment austère.

Ses doigts serrèrent un peu plus fort le volant. Son regard trahissait le combat intérieur qui faisait rage en lui et toute l’incertitude qui en résultait.

Il en avait déjà discuté avec Veronica la veille au soir mais son indécision était encore bien réelle.



Logan, songeur, caressait doucement mais machinalement le bras de Veronica, lovée dans ses bras sur le canapé.
Veronica le remarqua. Elle se redressa pour le regarder dans les yeux.

"Qu’est ce qui te préoccupe Logan ?
- Le poids de la  génétique…
- Tu sais, on fait tous des erreurs…
- Enfin dans ma famille ça doit être congénital.
- Je comprends que ça fasse mal de découvrir que Charlie ne soit pas revenu vers toi pour de bonnes raisons. Mais il est revenu…
- Et reparti…
- Pour éviter de me tuer… Tu ne vas pas lui reprocher cela quand même !"
, répondit-elle pour dédramatiser la situation.

Logan serra le poing.

"S’il avait osé touché un seul de tes cheveux..." grinça-t-il entre ses dents
-Côté famille, je ne suis pas gâtée non plus… Ma mère est loin d’être parfaite. Mais j’ai compris grâce à toute cette histoire que tant qu’il y avait de l’amour, on devait en profiter…

- J’ai été le chercher l’année dernière, de nouveau cet été. Deux fois, il m’a repoussé.
-Cet été ?
répéta Veronica suprise.
- Oui j'ai voulu rénouer les liens , m'excuser mais ca s'est mal passé ...Et malgré cela, j’ai été heureux qu’il vienne me voir... Mais ce n’était qu’un ordre ?? Un ordre !" ragea Logan.

Veronica s’installa sur les genoux du jeune homme, se mettant ainsi à son niveau.

"Ecoute ! Il a été caché pendant des dizaine d’années, souvent il a dû se faire des nœuds à l’estomac en voyant le bonheur « apparent » de votre famille dans les médias… En plus tu l'as jeté en pâture aux journaux, ildevait dépasser sa rancune... Il avait certainement besoin d’être poussé…
- Tu es en train de me de dire que nous devons remercier Le Castle ? ricana Logan
-  Les bons comptes font les bons amis ! On déduira cela de la note de Jake", rit Veronica

Elle l’embrassa doucement sur les lèvres avant de poursuivre:

"Rodrigues, tu es devant un dilemme : soit tu pardonnes à ton frère et vas le voir en prison , soit tu coupes les ponts…
- Toi la reine du Talion, tu me proposes le pardon ?

- Œil pour œil, dent pour dent, cela  va être difficile avec Charlie… Et puis je t’ai bien pardonné moi…"



Un coup de klaxon dans la rue le fit revenir au présent.

Il tapa son volant du poing.

" "Alea jacta est" comme dirait Charlie… » murmura-t-il.

Il sortit de la voiture et pénétra d’un pas décidé dans le bâtiment fédéral

« Je viens voir Charlie Stone, je suis son frère » annonça t-il au policier qui s’occupait des entrées.

               


                                                              ***

Installés confortablement sur le canapé et dans les bras l’un de l’autre, Keith et Evelyn regardaient le journal du soir à la télévision. Les yeux rieurs et un sourire flottant sur son visage, c’est avec humour que le père de Veronica glissa quelques mots à l’oreille de sa bien aimée.

" Cet uniforme ne porte définitivement pas chance.
- Peut-être pas, mais je suis prête à parier que tu le portais cent fois mieux que lui"
, répondit-elle taquine en désignant l’écran.

Celui qui était à présent professeur à l’université esquissa un sourire charmeur avant de secouer la tête.

Sous leurs yeux, un flash spécial montrait deux agents en train de passer les menottes à Vinnie Van Lowe, l’actuel shérif de Neptune. Ce dernier ne semblait pas avoir l’air très coopératif et se démenait avec les bracelets de fer qu’il affectionnait tellement à l’époque où il pouvait s’en servir. Contraint et forcé, il passa finalement la tête dans la voiture de police avant que le film du soir ne reprenne son cours.

               


                                                              ***

To The Dancers in the Ice d'Emilie Simon


La clé tourna dans la serrure et la porte s’ouvrit doucement.
Une silhouette féminine s’avança dans la pénombre .

Veronica s’arrêta sur le pas de la porte du salon. Elle contempla les lieux.
Elle aimait le style moderne mais chaleureux que les garçons avaient choisi pour leur appartement.
L’époque du Neptune Grand Hotel lui parut loin.

Et pourtant…

Elle ouvrit lentement sa main et regarda la clé qu’elle serrait quelques minutes auparavant.
Un petit nœud l’entourait. Elle le caressa et secoua la tête avant d’attacher la clé à son trousseau.

Le temps passe si vite… Encore une année de quasi achevée. Une année rouge, douloureuse… De simples étudiants transformés en machines à tuer par défi et sens de l’appartenance, le poids de la culpabilité à assumer, la vengeance absurde d’un homme et père blessé. Heureusement que l’amitié fut toujours au rendez vous et la famille en vogue…

Le bruit de l’eau crépitant dans la salle de bain la sortit de ses pensées. Un doux sourire se dessina sur ses lèvres.
Elle déposa sa veste sur le canapé et se dirigea, rayonnante, vers la salle de bain.

La fin d’une époque, le début d’une nouvelle vie… Carpe Diem!

               


                                                                             ***END***




Episode écrit par Kathrine Tramell et Braveheart (en étroite collaboration avec Hermione)

Vous pouvez réagir sur ce topic du forum, si vous le désirez.




Merci aux 3 doigts de fées de la S4 qui ont pu chacune exercer leurs talents pour les stills de cet épisode final.

Merci à toute la team, pour les bons et les moins bons moments.


9 mois ... un vrai bébé.

Ecrit par babou31 
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