Texte 3 - Concours Blast to the future

« Attends ! Ne pars pas ! »

Logan sur le point de quitter l’appartement des Mars se retourna vers son ex petite amie. Il retint son souffle.

Veronica ne disait plus rien. Ils attendirent tous les deux que l’autre ose rompre le silence. Ils se regardèrent les yeux dans les yeux pendant un moment.

Logan allait faire un pas vers elle quand il aperçut un mouvement de recul de la part de Veronica. Elle avait baissé la tête, le regard dans le vide.

Logan ne savait pas du tout comment réagir. Qu’attendait-elle de lui ? Avait-il rêvé les mots qu’elle avait prononcés ?

Il continua de la regarder fixement pendant un moment. Elle semblait perdue dans ses pensées. Comme si elle portait un ange et un diable sur chaque épaule, elle marmonnait :

« Je sais que je ne dois pas… Mais…  Je ne peux pas… Il ne faut pas… Mais… ».

Cette jolie blonde était toujours aussi bizarre ! Mais elle était tellement craquante aux yeux de Logan !

Il ne put se résoudre à la laisser dans cet état-là. Cependant c’était peut-être ce qu’elle attendait ?

Son regard se déplaça dans la pièce. Il vit les bibelots posés sur les étagères et sur le meuble de la télévision : tout semblait avoir été fait de la main d’un enfant. Keith Mars était tellement sensible et nostalgique !

Depuis le départ de sa fille pour New York, Keith avait déménagé. Son deux pièces était maintenant trop grand pour lui seul et son salaire irrégulier de détective privé. Mais avec une prime qu’il avait reçue après la résolution d’une affaire de gros poissons de Las Vegas, il avait pu acheter cash un petit appartement de ville tout proche de son bureau.

Logan reconnut les meubles qu’il avait si souvent vus pendant ses années de lycée, peu de choses avaient changé. Le détective avait même essayé de garder la disposition de son salon similaire à celle de son ancien appartement.

« Ce brave Keith ! » se dit Logan en souriant.

Il continua son tour d’horizon et tomba sur une photo qui lui fit perdre immédiatement son sourire.

Si, quelque chose avait changé ! Sur la photo se trouvaient Keith et Veronica devant l’Empire State Building. Cependant, Logan savait que Keith n’avait jamais visité ce monument avec Veronica lors de leur voyage après la remise des diplômes. Il avait si souvent entendu Veronica lui dire : « Il a raté ça ! Il est arrivé avec trois jours de retard à cause de Miss C. tu te rends compte ? Moi qui croyais qu’il n’y avait que toi pour la préférer à moi ! ».

Si la photo n’avait pas été prise ce jour-là, c’est parce que Keith était retourné à New York. Il n’y avait pas si longtemps d’après la coiffure de Veronica sur la photo et celle qu’elle avait en ce moment : un ou deux mois à tout casser selon la longueur de ses cheveux se dit Logan. Mais ce qui lui donna cet air sombre est qu’il savait pertinemment qui avait pris la photo ; et à qui la jolie blonde souriait devant l’objectif. Dans un souffle il murmura :

« Piz ».

 

Veronica sortit de sa torpeur quelques secondes plus tard. Elle leva la tête en souriant :

« Logan je… »

Mais il était parti. La porte se fermait juste. Veronica secoua la tête pour se remettre les idées en place une bonne fois pour toutes et courut à l’extérieur de l’appartement. Elle entendit des pas dans l’escalier deux étages en dessous.

 

Voix off : « Il ne faut pas que je le rate, sinon c’est fichu… »

 

Flashback :

Logan et Veronica sont dans la chambre de Keith. Ce dernier est en voyage, sa fille a donc réquisitionné sa chambre au lieu de dormir sur le canapé. Veronica est sur le lit, Logan vient d’entrer.

« Je voulais te dire merci. Merci pour tout Veronica. Tu as toujours été là pour moi, peu importe ce que je disais… Même après toutes ces années. »

Veronica le regarde et sourit tristement

« Et peu importe ce que je disais, j’ai toujours eu confiance en toi Logan. J’ai toujours su que tu ne cherchais qu’à t’en sortir... Mais je n’ai fait que t’enfoncer… Encore… »

Logan se rapproche d’elle doucement. Il lui prend la main et penche la tête. Elle le regarde en levant les yeux, toujours assise sur le lit.

« Maintenant je crois qu’il faut se dire au revoir. Mais peut-être qu’on se verra sans attendre neuf ans cette fois ?! Au revoir Logan…

- Tu sais que je n’ai jamais aimé que deux filles, Veronica. Et j’ai perdu les deux. Peut-être qu’à défaut de t’avoir pour petite amie, je peux te compter encore dans mes amis… ».

Veronica lui sourit ; toujours avec ce regard triste qu’elle avait depuis que l’enquête a été résolue. Comme Si c’était la fin d’une belle aventure qu’elle avait adoré vivre. Mais elle sait que c’est terminé, que ça doit se terminer.

Elle retire sa main de celle de Logan. Il comprend et sort de la chambre.

Il va sortir quand :

« Attends ! Ne pars pas ! »

Fin du flashback

 

Veronica courait dans les escaliers. Par deux fois elle manqua de tomber en ratant une marche. Elle courait à perdre haleine. Enfin elle le vit, à quelques mètres en dessous d’elle. Il continuait sa route comme s’il ne l’avait pas entendue. Pourtant avec le vacarme qu’elle avait fait, c’était impossible.

Elle essaya de parler, mais son souffle était court.

« Logan… Attends… Je… Ne… pars … pas ! »

Logan se retourna en souriant.

« J’ai déjà entendu ça quelque part Ptit Lynx ! »

A l’écoute de ce surnom, son souffle revint aussitôt. Elle savait maintenant ce qu’elle avait à faire. Elle regarda son épaule gauche puis son épaule droite ; comme si elle voulait éloigner les petits êtres de sa conscience.

 

« Je ne devrais pas mais je n’ai vraiment pas envie de te dire au revoir Logan. »

Il ne répondit rien. Il attendit. Peut-être allait-elle être se remettre à marmonner dans son coin à la moindre approche de sa part.

« Ces neuf dernières années ont été les pires de ma vie. J’ai cru que partir de Neptune, changer de travail, changer mes habitudes, me feraient devenir une meilleure personne. Mais je n’ai fait que fuir. Je me suis enterrée dans une morosité, que je pensais bénéfique pour moi et pour les autres. Piz était là à un moment critique de ma vie. Il m’a fait me rappeler pourquoi je ne voulais plus être moi. Il me faisait me sentir en sécurité par sa seule présence, sans que je doive faire tout ce que je faisais avant... J’étais son égale. Je n’étais plus l’héroïne de personne…

Mais la semaine dernière quand tu m’as appelée… je ne me suis jamais aussi sentie vivante !

J’ai fui la ville, j’ai fui tous ceux qui avaient construit ma vie : les mauvaises personnes comme celles à qui je tenais le plus. J’ai fui ma propre personnalité… »

Elle arrêta sa tirade. Logan ne put retenir un soupir, il avait retenu son souffle bien trop longtemps.

« Et je t’ai fui toi… » continua-t-elle en avançant vers lui…

« Mais ce n’est pas ce que je voulais, je m’en suis rendue compte peut-être trop tard… »

Elle avançait toujours.

« Logan je ne veux plus me mentir à moi-même. Je ne suis pas la New Yorkaise fière d’avoir un travail qui rapporte, qui innocente des meurtriers et condamne des innocents. Je ne suis pas la femme de Piz. Je n’ai jamais cessé d’être ta femme. Et tu n’as jamais cessé d’être mon homme. »

Elle n’était maintenant qu’à quelques pas de Logan qui n’avait pas décroché son regard du sien.

 

Elle ne le regardait plus dans les yeux dorénavant. Son regard était posé un peu plus bas sur son visage. Elle comprenait à la commissure de ses lèvres qu’il était stressé, qu’il ne savait pas s’il fallait sourire ou non… Ces lèvres, qu’elle avait si souvent embrassées autrefois, n’avaient jamais été aussi attirantes… il n’y avait plus qu’un pas à franchir et sa vie serait à nouveau chamboulée.

« Tu n’as jamais cessé d’être l’homme de ma vie » finit-elle en un souffle avant de poser ses lèvres sur les siennes.

Tout d’abord timide, leur baiser se fit plus intense et plus passionné.

 

Contrairement à ce qu’elle avait pensé, sa langue n’avait pas un goût de passé, ni même de nostalgie. Elle avait un goût de renouveau et d’avenir.

Contrairement à ce qu’il avait pensé, sa langue n’avait pas un goût d’excuse, ni même d’aventure. Elle avait un goût d’amour et de promesses.