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Texte 4

Comme d’habitude, Lilly avait insisté pour qu’elles se préparent chez elle. Elle aimait avoir tout sous la main pour « arranger » la tenue souvent trop sage de Veronica, mais elle aimait par-dessus tout essayer l’intégralité de son dressing avant de se décider sur la tenue qu’elle porterait. C’était son rituel avant de sortir, Veronica y était habituée, les garçons n’y parvenaient pas. Alors elles les entendaient râler au pied de l’escalier.

Ils arrivèrent chez Shelly Pomroy en retard, comme d’habitude. Aucun problème. Alors que Lilly et Logan se dirigeaient vers le bar, comme d’habitude, Veronica et Duncan allèrent saluer leurs amis. Une fois n’est pas coutume, Lilly s’installa dans le canapé entre son frère et sa meilleure amie. Elle tendit un des verres qu’elle tenait à sa voisine.

- A notre santé ma belle !

- Cocktail sans alcool, n’est-ce pas ? Questionna Veronica pour la forme. Elle connaissait évidemment la réponse.

- Il n’y a qu’un trait de rhum. Allez, juste un verre pour une fois. Ce n’est pas ça qui va te faire perdre la tête. Insista Lilly avec une petite moue à laquelle Veronica ne savait résister.

- Santé ! Se décida-t-elle en entrechoquant son verre contre le sien.

Lilly avait raison. Veronica ne perdit pas la tête. La soirée se passait comme d’habitude. Au début, des conversations entre amis à se tordre de rire. Puis des danses endiablées sur la piste. Enfin, Veronica finit par retourner s’asseoir sur le canapé. Sa sobriété ne lui donnait pas autant d’endurance que ses compagnons de soirée.

Ce soir, Lilly vint s’asseoir à ses côtés pour quelques papotages et moqueries dont elle avait le secret. Logan, ivre, vint s’installer entre les deux amies et passa ses bras autour de leurs épaules.

- Aaaaahhh, comment vont les deux plus belles filles de la soirée ?

- Je t’ai vu Logan, répondit Lilly sérieuse en dégageant violemment le bras de son petit copain pendant que Veronica luttait encore avec.

- Quoi, de quoi tu parles ? Se défendit-il un sourire aux lèvres.

- Tu flirtais avec Madison. Tu l’as embrassée ! Tu ne te cachais même pas, s’énerva la belle blonde.

- C’est ça qui t’énerves ? Que MOI je ne me cache pas ? La défia-t-il.

Ils se jaugèrent un instant du regard, puis Lilly se leva brusquement et se dirigea vers le bar. Veronica avait l’habitude de leurs chamailleries. Elle savait aussi que le lendemain tout serait arrangé. Elle suivit Lilly des yeux pour s’assurer de sa destination. Elle croisa le regard de Duncan et lui désigna sa sœur d’un coup de tête comme pour l’informer de la dispute. Duncan lui répondit d’un clin d’œil et disparut à la suite de sa sœur.

- Il ne reste donc que toi et moi. Et je ne voulais pas le dire devant Lilly, mais en fait c’est toi la plus belle de la soirée, lui confia-t-il maladroitement à l’oreille.

- Tu es saoul Logan…

- Non, c’est faux ! Exagéra-t-il en buvant une bonne gorgée de la bouteille de whisky qu’il tenait à la main.

Veronica soupira.

- Tu as vraiment embrassé Madison ? demanda-t-elle amusée.

- Euh…. Peut-être… Répondit-il en se grattant la tête.

- Tu dois être sacrément arrosé alors ! Ricana-t-elle.

Il releva la tête vers elle et lui sourit.

- Ben quoi ? Elle est jolie non ?

Face au gloussement de sa voisine en guise de réponse,  il reprit.

- Pas aussi jolie que toi, j’entends, mais disons qu’elle est passable.

Veronica tourna la tête vers lui de nouveau avec son sourire taquin.

- Toutes ces flatteries chaque fois que tu es alcoolisé, c’est pour te faire pardonner de toutes les vacheries quand tu es sobre ?

- Et en plus d’être belle, elle est perspicace. Décidemment Veronica, tu es parfaite.

Elle sourit en levant les yeux au ciel.

- Je suis très sérieux, Duncan a vraiment beaucoup de chance.

 

Elle arrêta un instant son regard dans le sien, puis se saisit brusquement de la bouteille qu’il tenait et en but une grosse gorgée avant qu’il ne put réagir.

- Hé mais qu’est-ce que tu fais ? Dit-il en essayant de l’empêcher.

Puis une fois qu’elle eut porté la bouteille à la bouche, il baissa la tête vers ses mains vides.

- Hummmm, délicieux ce whisky ! Fabrication maison je suppose ?

- Comment tu as deviné ? Dit-il en récupérant la bouteille et en buvant une goutte à son tour.

- Explique-moi d’abord pourquoi et je t’expliquerai ensuite comment.

Face à son hésitation, elle ajouta.

- En tous cas, c’est le meilleur thé glacé au citron que je n’ai jamais bu !

Il inspira profondément puis plongea son regard dans le sien.

- Ça reste entre nous ?

Elle hocha la tête pour affirmer.

- Garder l’esprit clair me permet de… de mieux profiter de la soirée.

- Balivernes, tu peux faire mieux que ça, Echolls. La vérité vraie maintenant, menaça-t-elle.

- Tu veux vraiment savoir ? Demanda-t-il très sérieusement.

Elle en perdit son sourire taquin. Il avait l’air de craindre sa réaction. Elle hocha de nouveau la tête.

- Ok…. Cela me permet aussi de dire aux personnes ce que j’ai vraiment sur le cœur. Ils me pensent saoul, alors ils ne m’en tiennent pas rigueur.

Elle prit le temps d’assimiler l’information. Vu le nombre de déclarations enflammées qu’il lui avait faites alors qu’il était soit disant plein comme une barrique, elle se demandait si elle faisait partie de « ces personnes ». Il finit par baisser les yeux et se passer une main sur la nuque. Il était nerveux.

- Tu fais ça depuis longtemps ? Et à chaque fois ?

- Cette année seulement. Et non pas à chaque fois, il y a des soirées où j’ai besoin d’oublier certains événements… mais plutôt régulièrement.

Elle acquiesça de nouveau en silence. Puis un sourire se dessina progressivement sur ses lèvres. Il ne savait pas si c’était bon ou mauvais signe.

- Donc tu étais sobre tout à l’heure quand tu as embrassé Madison ?

Elle finit sa phrase en riant presque. Il loua sa capacité à dédramatiser son acte et à lui rendre le sourire en un quart de seconde.

- J’ai dit que j’aimais garder l’esprit clair, pas que j’étais complétement sobre ! Je ne sors ma bouteille qu’après avoir bu assez pour être à l’aise.

Ils rirent ensemble. Son regard se posa sur les escaliers au loin. Elle vit Lilly les grimper en tenant la main d’un membre de l’équipe de basketball du lycée. Logan se rendit compte qu’il n’avait plus son attention et tourna la tête dans la même direction que son regard. Ce qu’il vit ne le déstabilisa pas plus puisqu’il reprit aussi vite sa position initiale et une nouvelle gorgée de son thé glacé, ce que Veronica interpréta comme un moyen de se redonner contenance.

- Je suis désolée Logan…

- Ne le sois pas, l’interrompit-il. Je suis au courant. Je te l’ai dit, je ne suis pas aussi ravagé que j’en ai l’air ces derniers temps en soirée. Les gens pensent que je ne m’en rends pas compte à cause de l’alcool et cela arrange tout le monde de ne pas avoir à me consoler.

- Je ne pensais pas que tu prenais aussi bien la chose. J’ai sermonné bon nombre de fois Lilly, je trouve son attitude vis à vis de toi injuste.

- Lilly et moi ne formons pas un couple commun. Notre relation n’est pas exclusive, surtout pour elle c’est vrai, dit-il en ricanant. Cela ne m’a pas posé de problème quand j’ai découvert son premier amant. Et j’ai alors réalisé que je n’étais pas amoureux d’elle. J’aime passer du temps avec elle, on est sur la même longueur d’onde sur pas mal de points, notamment sur l’art de vivre la vie à fond, et puis le statut de petit-ami me donne le pouvoir de lui dire « non » quand elle va trop loin. Mais c’est plus ma meilleure amie que ma petite amie… Une meilleure amie améliorée, je te l’accorde. Autre avantage du statut de couple ! Avoua-t-il en riant face à la moue grimaçante de Veronica.

Veronica intégra ses paroles avec surprise. Elle avait toujours cru Logan fou amoureux de Lilly et Lilly jouant avec ses sentiments. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi ils restaient ensemble même si les arguments de Logan étaient recevables. Elle était aussi surprise que Lilly ne lui en ait pas parlé.

Il voyait que son cerveau tournait à plein régime. Il avait peur qu’elle pousse la réflexion un peu trop loin. Il avait déjà eu de la chance tout à l’heure qu’elle esquive le sujet qui fâche alors il prit les devants.

 - Tu sais, avec ma fausse ivresse, j’ai appris tout un tas de secrets sur nos camarades de classe ici présents.

Elle pencha la tête avec un petit sourire, il aimait quand elle faisait cette moue.

- Par exemple, Shelly s’est fait refaire les seins.

- Tu plaisantes ? S’étonna Veronica effarée. Elle est plus jeune que moi ! Et puis on n’a même pas fini notre croissance !

- Tu crois toujours que ça va pousser ? La taquina-t-il en désignant sa poitrine.

- Mais bien sûr, rabat-joie, lâcha-t-elle feignant d’être outrée en dissimulant avec ses bras sa petite poitrine.

Son attitude fit rire son interlocuteur.

- Et…. Casey m’a avoué qu’il préférait les hommes.

- Sérieusement ?

- Tu n’imagines pas ce que les gens peuvent te raconter en pensant que tu auras tout oublié le lendemain. D’ailleurs Madison…

- Non, non, non. Laisse-moi deviner !

Il sourit en la voyant se prendre au jeu.

- C’est son nez ? Il refait ?

- Hummm aussi, c’est vrai, mais ce n’est pas à ce secret que je pensais.

- Et bien, mis à part le fait qu’elle soit stupide, mais ça ce n’est pas un secret, je ne vois pas.

- Tu y es presque.

Elle fronça un peu les sourcils pour l’inciter à continuer.

- Elle ne doit ses passages dans la classe supérieure tous les ans qu’au talent de sa maman. Mr C à l’air de beaucoup apprécier.

Veronica ouvrit les yeux en grand et dessina un O avec sa bouche. Elle saisit ensuite la bouteille des mains de Logan et en but quelques gorgées. Son cinéma faisait rire aux éclats son voisin.

Alors qu’elle rendait la bouteille à Logan, Duncan arriva à leur abord affolé.

- Mais qu’est-ce que tu fais ? Logan, pourquoi tu la laisses boire comme ça ?

- Déstresse mec…

- Bah oui déstresse quoi. J’ai bien le droit de m’amuser un peu moi aussi non ?

Logan était stupéfait. Elle était en train de lui voler sa technique. Elle feignait d’être totalement ivre alors qu’il allait révéler sa combine à Duncan. Par contre, il ne comprenait pas bien pourquoi elle faisait ça. Il choisit de ne pas dévoiler la supercherie. Si elle avait choisi de feinter, il devait y avoir une raison.

Duncan saisit le poignet de sa petite-amie et l’incita à se lever.

- Aller viens. Je crois qu’il est plus que temps que je te ramène.

Elle retira avec force sa main ce qui étonna les deux garçons.

- Je suis bien ici moi. Je m’amuse bien. Je veux rester encore.

- Ne fais pas l’enfant, Veronica. Et puis ton père risque d’être déçu.

- Il ne sera déçu que s’il est au courant. Et puis de quel droit tu me donnes des ordres ? Je ne te vois pas de la soirée et voilà que Monsieur décide de se pointer et de jouer le rôle de grand frère ! En plus, tu as bu et tu voudrais me ramener ? Tu penses vraiment que mon père approuverait ?

- Très bien ! Saoule-toi ! Fais comme toutes les autres si ça te chante. Mais tu deviens banale.

La remarque ne plut pas à Veronica. Se croyait-il exceptionnel au point de ne pas pouvoir se contenter de la « banalité » ? Et puis en aucun cas, elle ne s’assimilait à ces filles ivres ou droguées donnant leur corps au premier venu.

Logan avait remarqué sa colère naissante et craignait sa réaction. A juste titre. Lui non plus n’avait pas apprécié ni la remarque, ni le ton utilisé.

- Ne t’inquiète pas Duncan, je la garde à l’œil. Et à partir de maintenant ce sera de l’eau, tenta-t-il pour détendre l’atmosphère.

- Si tu la gardes à l’œil aussi bien que ma sœur, je ne sais pas si je peux être rassuré, piqua Duncan vexé qu’il prenne sa défense.

- En trente secondes, tu as réussi à mettre en colère ta petite-amie et ton meilleur ami. Et si tu allais casser l’ambiance ailleurs, juste pour voir si tu peux faire mieux, rétorqua-t-il en défiant Duncan du regard.

Duncan le jaugea un instant, tourna les yeux vers Veronica dont le regard était zébré d’éclairs puis tourna les talons.

Ils restèrent silencieux quelques minutes sur le canapé, le temps que la tension redescende. Puis il lui posa la question qui trottait dans sa tête.

 

- Pourquoi as-tu fait semblant d’être ivre devant lui ?

- Parce que je passe une bonne soirée.

Il plongea dans son regard dans le sien, comme chaque fois qu’elle levait les yeux sur lui.

- Et puis tu n’as pas fini de me raconter les secrets de tout le monde.

Elle souriait de nouveau, il se sentit mieux.

- Alors, qui est notre prochaine cible ? Dit-elle en s’installant confortablement pour regarder la foule.

Il ne l’avait pas quittée des yeux. Elle passait une bonne soirée. Avec lui. Il inspira profondément.

Elle lui adressa une moue dubitative.

- Tu sais ce que j’ai découvert chez toi ?

Elle secoua la tête de gauche à droite pour ne pas l’interrompre, mais il avait piqué à vif sa curiosité. Qu’avait-elle bien pu lui confier ? Elle insistait tellement du regard qu’il reprit avant de se faire réprimander.

- Ton secret c’est que tu n’as pas de secret. Pour personne. Tu dis toujours tout, que ça plaise ou non. Tu es la personne la plus honnête que je connaisse. Rien que ça, ça fait de toi quelqu’un de pas banale.

Elle rougit en baissant la tête. Le compliment lui allait droit au cœur, il effaçait les mots blessants de Duncan.

- Je ne dis pas toujours tout… D’ailleurs tout à l’heure j’ai menti, j’ai feint d’être ivre pour ne pas avoir à dire que je voulais rester ici avec toi.

Ce fut son tour de rougir. Il but une gorgée pour se donner contenance. Elle ria, son geste aurait paru normal avec du whisky, mais avec du thé glacé…

- Et d’ailleurs, comment en es-tu arrivé à la conclusion que je dis toujours tout ?

- Car quand je feins de dormir à coté de toi, ou sur tes genoux en fin de soirée, je laisse trainer mes oreilles. Et les discours que tu tiens face aux gens sont les mêmes en leur absence. Et d’ailleurs, je dois te remercier. Tu m’as défendu souvent quand certaines personnes me descendaient pendant mon pseudo-sommeil. Pourtant tu n’y vas pas de main morte pour me tailler un short quand je tends la perche. Même quand je ne la tends pas d’ailleurs.

- C’est bon pour ton ego de se faire tailler un peu de temps en temps. Et puis ça me défoule, j’avoue.

Ils se sourirent.

- Donc chaque fois que tu t’es affalé sur moi, tu es « sobre » ?

-  Tu vois ce que je te disais ? Les gens te pardonnent ton attitude quand ils te pensent ivre.

Il récolta un petit coup de poing dans le bras.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle après avoir murement réfléchi.

- Parce que.

- Développe Echolls.

- Parce que j’aime bien la façon dont tu caresses machinalement mes cheveux quand je pose ma tête sur tes genoux.

Il réfléchit puis continua sur sa lancée.

- Et j’aime bien savoir que tu es là, juste à côté. J’aime bien t’écouter parler, analyser, taquiner, remettre en place les gens. J’aime que tu ne ressembles pas à toutes ces filles. J’aime bien ta capacité à sourire chaque fois que je t’embête un peu et celle que tu as à me redonner le mien en un temps record. J’aime aussi pouvoir te dire à quel point tu es belle sans que tu ne me remballes.

 

Elle s’empourpra, émue, touchée et détourna le regard. Son cœur s’était emballé à chacune des révélations. Elle réalisait ce qu’il était en train de lui avouer. Elle s’en était doutée toute la soirée, maintenant plus aucun doute. Elle eut soudain très chaud. Mais une chaleur agréable. Elle eut envie de plonger ses yeux dans les siens, mais elle avait peur de faire une « bêtise ». Elle avait besoin de temps pour savoir si elle ferait ou non cette bêtise. Elle réfléchissait à ce qu’elle pouvait lui répondre. Elle sentait qu’il était angoissé face à son silence.

 

- Tout à l’heure, je te disais qu’il y a des choses que je ne dis pas. Par exemple, je ne dirais jamais à quel point je prends plaisir à mettre en rogne Madison Sinclair…

 

Il sourit. Elle tournait toujours tout à son avantage.

 -  … Ni ce que j’ai ressenti à ton égard tout au long de cette soirée et notamment ces cinq dernières minutes. Et je ne dirais pas non plus que je meurs d’envie que tu m’enlèves, là, maintenant, pour qu’on soit juste toi et moi.

 

Ecrit par alExiaN 

Texte 5

Elle avait dû réfléchir plusieurs heures afin de choisir la tenue de travail de ce soir. Il fallait qu’elle soit fonctionnelle, féminine et fantastique. C’était les mots de son directeur. Elle ne devait pas gâcher la soirée de gala du jeune sénateur Tom Read. Veronica avait réussi à concilier les trois consignes avec l’aide de James, le couturier de son équipe. Elle portait une longue robe couleur lie de vin. La fluidité du tissu avait permis à Veronica de dissimuler sans aucun mal son holster. James avait même pensé à fendre le tissu jusqu’à mi-cuisse afin qu’elle puisse se saisir de son arme sans perdre un instant. Pour le côté fantastique et féminin, Veronica avait pu encore compter sur James. La robe avait un décolleté profond dans le dos. Certes, Veronica avait tiqué en le découvrant mais James l’avait assurée qu’aucune de ses cicatrices ne se verraient. Comme toujours, elle lui avait fait confiance, et elle ne le regrettait pas. De toutes les femmes présentes ce soir, elle était loin d’être la plus jolie ; mais de tous les agents présents au gala de charité, elle était la plus sexy et donc la plus discrète. Ses collègues masculins engoncés dans leur costume et affublés de leur oreillette étaient aussi  visibles que des pingouins marchant sur la banquise que les mécènes de cette soirée essayaient de protéger. Rapidement, elle balaya la salle du regard. Tous étaient à leur poste. Le sénateur Tom Read pouvait faire son entrée. Elle en donna l’ordre d’un signe de tête. La grande porte s’ouvrit et le silence emplit la salle. Le sénateur fit son apparition. Il avait la petite quarantaine. Sous le smoking, on devinait le corps musclé de cet ancien militaire, tout juste revenu du Moyen Orient il y a deux ans. L’homme avait une entrée remarquée en politique. Il était là ce soir autant pour récolter des fonds pour sauver la banquise que pour plaider en faveur de l’interdiction de la vente libre des armes à feu. Cette position pour le moins surprenante venant d’un ex militaire était la raison de la présence de Veronica et de son équipe. L’opinion du sénateur dérangeait beaucoup. Il s’était fait des ennemis et le Bureau devait assurer sa sécurité. La soirée se déroula sans heurt. Il y eut beaucoup de bavardages, quelques verres brisés par les serveurs mais rien de bien alarmant. C’est alors que la musique d’ambiance de la soirée changea. Les douces notes de classique laissèrent place à une voix métallique.

- Bonsoir, bonsoir… Et si on pimentait un peu la soirée, sénateur Read ?

Promptement, Veronica vint se placer à proximité de son client tandis que ses hommes se dépêchaient vers la régie son.

- Si mes souvenirs sont bons, c’était votre chanson favorite…

Les premières notes de « Locked out of heaven » retentirent dans la salle. Elles tirèrent un sourire au sénateur qui posa une main apaisée sur l’épaule de Veronica.

- Détendez-vous, agent Mars. Je connais le petit plaisantin… Venez danser plutôt… Il est temps de déguinder cette soirée et vos collègues gèrent très bien la situation.

Elle ne pouvait pas refuser la proposition d’un sénateur. Veronica accepta de rejoindre la foule des donateurs qui se trémoussaient comme des adolescents entre les tables garnies de petits fours. Quand la chanson se termina, le sénateur proposa à Veronica de lui présenter le petit plaisantin qui leur avait offert ce tour de danse.

- Agent Mars, voici l’homme qui a dérèglé la régie…

Veronica resta en arrêt devant le fauteur de trouble. Il s’agissait d’un homme, grand, musclé et au sourire ravageur. Son cœur s’affola en le reconnaissant. Cette situation ne mit pas l’homme mal à l’aise. Au contraire, il laissa Veronica le dévorer du regard. Le sénateur fit une blague sur le prestige de l’uniforme qui fit réagir le plaisantin. Il se tourna vers son ami le sénateur et l’étreignit faisant naitre une pointe de jalousie chez Veronica. Elle avait été sans nouvelle depuis presque dix ans. Elle pensait être guérie mais les papillons qui s’agitaient dans son ventre lui prouvaient l’inverse. Veronica réalisa qu’ils parlaient d’elle en même temps qu’elle identifia la chanson qui passait dans la salle. Le CD avait enchainé avec « When I was your man. » L’à-propos de la chanson la fit sourire.

- Bonsoir Logan.

- Je vois que vous vous connaissez, s’enquit le sénateur.

- C’est une vieille histoire, répondit Logan en dévorant à son tour Veronica des yeux.

- 10 ans…répondit-elle sans ciller. 

- Vous avez donc pas mal de choses à vous dire tous les deux… Je vous laisse…

Veronica décrocha son regard pour se tourner vers le sénateur. Elle ne devait pas oublier sa mission quoiqu’en pense son cœur.

- Ne vous inquiétez pas, agent Mars, je vais rejoindre vos collègues. Prenez du bon temps, le gala se termine et tout s’est bien passé.

Le sénateur s’éloigna de quelques pas avant de faire volte-face.

- C’est pour elle ou pour moi que tu as semé le bazar ce soir ?

- Pour toi, sombre imbécile ! Tu vas avoir besoin de moi pour appuyer ta campagne, affirma Logan alors que ses yeux semblaient crier tout l’inverse.

- Tu connais le sénateur, demanda-t-elle sans préambule.

- On était sous les drapeaux ensemble, répondit-il en lui tendant sa main pour l’inviter à danser.

Tout en acceptant sa proposition, elle continua à le questionner. Logan se tenait à distance respectable de sa cavalière et avait pris soin de garder une main dans la sienne et de poser l’autre sur sa taille. Il veillait à ce que ses doigts ne s’aventurent pas dans le décolleté provoquant de la robe. Pourtant, il crevait d’envie de la caresser.

- Tu as servi combien de temps ?

- Je me suis engagé après l’incident avec Gory…

- C’est pour ça que je n’avais plus de nouvelles.

- Pour ça et parce que tu m’avais dit de…

- Sortir de ma vie…

Logan sembla entendre des regrets dans sa voix. Il en sourit en la faisant tourner. Veronica exécuta la pirouette. Elle se retrouva le dos collé contre le torse de Logan, leurs mains jointes posées sur son ventre qui frémissait. Ils se balancèrent sans mot dire ainsi le temps d’un couplet. Il savourait le plaisir qu’il avait à sentir son corps tout contre le sien. Elle laissa reposer sa tête contre son épaule. Elle était bien nichée au creux de ses bras. Elle avait oublié qu’elle était si bien avec lui. Il allait mettre fin à leur étreinte car il sentait son entrejambe s’affoler dangereusement. Il espérait y parvenir avant qu’elle ne s’en rende compte.

- Logan, fit-elle dans un souffle.

L’ex militaire se sentit rougir comme un lycéen.

- Je crois qu’on a un problème…

- Je... Je te demande pardon, Veronica, bafouilla-t-il en s’écartant d’elle croyant qu’elle avait senti son début d’érection.

- Le type là-bas…souffla-t-elle en se recollant à Logan. A deux heures. Il est sur la liste des opposants au sénateur Read…

Le ton professionnel de la blonde doucha ses ardeurs. Il passa lui aussi en mode agent de terrain. On était loin de l’agitation du ciel d’un champ de bataille, il repéra sans difficulté l’homme, un jeune blanc d’à peine vingt ans, il portait fièrement la coiffure des skinheads. 

- Essayons de l’intercepter sans faire trop de raffut.

- Je vais prévenir Tom, dit Logan.

- Hors de question, tu restes avec moi. On vient de danser coller-serrer comme deux amoureux transis si tu t’éloignes trop vite, il sentira l’entourloupe… Prends-moi par la taille et dirige–toi vers la table qui est juste à sa gauche.

Logan allait se placer à droite de Veronica quand elle lui fit brusquement face les sourcils froncés. Elle vit la lueur d’incompréhension dans son regard. Elle sourit. Il était militaire, certes mais il n’y connaissait rien en interpellation. Elle se mit sur la pointe des pieds et expliqua son attitude  juste avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres pour faire plus vrai ; et aussi parce qu’elle en mourait d’envie depuis qu’elle l’avait revu.

- Place-toi à ma gauche, ne te mets pas dans ma ligne de tir…

Leurs lèvres ne furent en contact qu’une poignée de secondes mais ce fut suffisant à Logan pour que son bas ventre le chatouille à nouveau.

Logan voix off : punaise, j’ai été trop longtemps sur un porte-avions…

Le temps que dura le baiser permit à Veronica d’ôter la sécurité de son holster. A présent, elle s’avançait vers l’intrus, Logan sur sa gauche et le sénateur encore plus à gauche. Elle venait de placer un excellent rempart entre son client et son agresseur. Logan et elle atteignirent la table des cocktails sans que rien ne se passe. Logan profita du calme pour aller avertir son ami tandis qu’elle gardait un œil sur le type en sirotant un cocktail. Il triturait quelque chose dans sa poche. Au vue de la forme, Veronica pariait sur un 9mm mais elle ne voulait surtout pas vérifier en public. Elle allait devoir jouer serré. Tout à coup,  le skinhead se mit en mouvement, elle aussi. Et tel un ballet longuement répété, elle vint percuter le jeune homme. Ce que la foule prit pour une collision était en fait la plus discrète des interpellations. Veronica s’était saisi de son revolver et l’appuyait sur le foie de l’intrus. Grâce aux plis de sa robe, on ne distinguait pas l’arme.

- Donne-moi ton arme et sans faire de bruit, sinon, je te troue le foie.

Le jeune homme parut hésiter, elle arma le chien du revolver. Doucement, le skinhead déposa son 9mm dans la main gauche de Veronica.

- Parfait… Maintenant, tu vas m’accompagner aux toilettes.

Elle allait l’évacuer discrètement.  En chemin, elle donna l’arme du skinhead à un collègue qui s’empressa de la mettre sous scellé. En entrant dans les toilettes, son niveau de vigilance était sérieusement retombé. Le pire avait été évité. Elle ne vit que trop tard le jeune homme empoigner la porte d’un cabinet. Déjà, elle se prenait la porte dans le visage. Elle tomba sonnée sur le carrelage laissant échapper son arme. Elle s’insulta tout en cherchant à l’éloigner le plus possible de son assaillant. Son étreinte avec Logan avait endormi ses réflexes. Elle s’était offert 3 minutes de flirt et elle se prenait une porte dans la tête. Et encore, le pire était à venir. Les skinheads ne sont pas du genre tendre avec les femmes à responsabilité.

- Ils veulent interdire aux hommes de porter une arme alors que les féd en donnent aux gonzesses… vociféra-t-il en ramassant l’arme de Veronica.

Veronica ne put retenir un sourire qui se transforma en grimace de douleur. Cet abruti de skinhead n’avait même pas remarqué que le barillet de l’arme était complétement vide. Dans sa chute, Veronica avait eu le temps de vider le revolver. Elle allait lui faire remarquer son incompétence d’une répartie sarcastique quand un homme lui coupa la parole.

- Je vais me faire le plaisir de te faire fermer ta gueule, espèce de merde, gronda la voix.

- Qui est-ce que tu viens de traiter de merde ? hurla le skinhead en levant l’arme.

- Toi, pauvre tache, répliqua Logan.

- Viens me le dire en face !

Son attitude velléitaire n’inquiéta pas Logan. Il n’avait d’yeux que pour Veronica. Il la redressa  contre la paroi carrelée des toilettes. Il s’assura que son nez n’était pas cassé avant de toiser le skinhead.

- A ton service…

Dans sa vision brouillée par le choc, Veronica vit le poing de Logan se lever. Elle devait agir sinon il allait tout gâcher. Elle secoua la tête pour retrouver ses esprits et une vue plus claire. Elle allait hurler pour que Logan arrête de faire pleuvoir les coups mais elle n’en eut nul besoin. Logan n’avait frappé qu’une foix. D’un coup de poing monumental, il avait séché le skinhead.

- Logan…

- Chut, ne dis rien… Ou plutôt si, reconnais que tu as fait exprès de l’amener ici pour m’attirer dans les toilettes…

Elle lui sourit à l’évocation de ce souvenir.

- Pourquoi aurais-je envie de t’attirer dans les toilettes ? Maugréa-t-elle.

- Tu veux que je te rafraichisse la mémoire, Mars ? grogna-t-il en la soulevant pour l’asseoir sur les vasques.

Leurs regards s’aimantèrent  et ils échangèrent un baiser passionné. Leurs bouches avides ne se séparèrent que pour reprendre leurs souffles. Ils avaient tant de temps à rattraper.

- Et après ça, Echolls, tu veux me faire croire que c’est pour moi que tu es rentré… taquina le sénateur.

Logan décolla ses lèvres de Veronica mais ne put se résoudre à cesser de l’étreindre. Elle lui avait tant manqué.

Ecrit par alExiaN 

Texte 6

Il ajusta sa chemise pour la énième fois et poussa la porte de la grande salle. Ce moment, il l’avait attendu depuis un moment, comptant les jours sur son calendrier, priant pour que tout soit réuni. Et surtout il l’attendait, elle. C’était peut-être insensé et pourtant. Malgré le temps qui avait passé et les années qui s’étaient écoulées, ils n’avaient plus échangé un mot. Il s’avança dans le couloir bondé de monde et s’arrêta face à la table où deux jeunes femmes pulpeuses jacassaient et gloussaient.

Voix off : Rien ne change jamais à Neptune.

Les deux jeunes femmes levèrent les yeux vers lui en battant des cils comme des adolescentes sans cervelle et voulurent ouvrir la bouche. Il ne leur en laissa pas le temps et voulut jouer carte sur table dès le départ. Ce soir, il n’était plus le petit gosse de riche qu’il était autrefois, ce soir le doute n’était pas permis.

X – Waouw ! J’étais sûr de te trouver là ! Non sérieusement j’ai fait un rêve là-dessus, ça y ressemble presque en y regardant de plus près. Oh non Madi, ne te méprends ce n’était pas un doux rêve plutôt un cauchemar de te retrouver ici ! En fait tu n’as jamais bougé admets ! En fait, c’est exactement ça, le diable ne peut pas quitter les frontières de son territoire ! Tout ce qui est plus loin que Neptune t’effraie, n’est-ce pas ? J’ai une info pour toi ma belle : Essaie le vrai monde !

La blonde se renfrogna, immédiatement son alter ego brune en fit de même. Comme dans une chorégraphie bien huilée, elles imitèrent la même moue, et jetèrent un regard noir au jeune homme face à elle.

MADISON – Si c’est de cette façon que tu crois conquérir la foule, tu te mets le doigt dans l’œil.

X – Le ticket Madison.

Les deux jeunes femmes derrière la table se mordirent la lèvre inférieure de concert, firent la moue avant que Madison daigne bien vouloir lui tendre le billet.

MADISON – Passe une bonne soirée Logan.

A peine eut-il pénétré dans la salle de bal qu’il fut projeté dix ans en arrière. Tout ici était fait pour vous rappeler que vous êtes bien à Neptune High et pas ailleurs. Les murs étaient recouverts de ballons, de photos de classe et des diverses sorties qu’ils avaient fait ainsi que des trophées de basket remportés. Les couleurs vert et or étaient omniprésentes. Alors qu’il observait les gens qui s’agglutinaient en bande, racontant avec exubérance leurs dernières années,  se trémoussant synchro sur la piste de danse un bras vint se poser sur son épaule.

X – Je croyais que tu voulais arriver tôt ?

LOGAN – Il est tôt Dick ! J’ai pas dit que je serai là à l’ouverture !

Le blond replaça sa frange sur son front, but une gorgée de bière et observa la foule à son tour.

DICK – Je sens que la soirée s’annonce bien.

LOGAN – Toutes les soirées s’annoncent toujours bien pour toi ! Lança-t-il avec un sourire.

DICK – Je n’y peux rien si je suis irrésistible ! Alors le bourreau de ton cœur a déjà fait une apparition ou alors tu as finalement décidé de revenir à la réalité et trouvé une nouvelle conquête ? 

LOGAN – Je ne suis pas là pour ça ! Mentit-il.

Bien sûr qu’il était là pour elle. Il avait tenté d’ignorer la chose longtemps. Et finalement il s’était rendu à l’évidence le jour où il avait reçu l’invitation pour la réunion des dix ans. En fait, elle lui avait manqué et il n’avait qu’une envie : la revoir. Il n’avait rien à perdre. Il avait trop longtemps cherché à la remplacer, cherché son odeur, son parfum dans les bras d’une autre. Il ne s’était pas arrêté de vivre bien sûr, mais souvent son inconscient avait la fâcheuse tendance à la lui rappeler. Au coin d’une rue, dans un bar bondé de monde, une chanson à la radio… Voilà plus de neuf ans qu’ils ne s’étaient pas vu, alors peut-être qu’aujourd’hui les choses seraient différentes. Mais lorsqu’il se tourna vers la porte d’entrée et que son regard se posa sur elle, il comprit que rien n’avait changé. Ses yeux glissèrent sur le corps de la petite blonde, suivant les plis de la petite robe bleu marine, laissant apparaitre son dos et la chute de ses reins. Il passa sa main dans sa nuque avec un sifflement d’admiration, attirant l’attention de Dick au passage. Ses boucles blondes cascadaient sur ses épaules, il admira son visage et puis elle croisa son regard… Il resta figé un moment, sentant la chaleur augmenter instantanément en lui, ravivant ses souvenirs enfouis. Ses mains devinrent moites et son cœur se mit à cogner plus vite dans sa poitrine.

DICK – Ok mon pote, j’admets qu’elle est franchement pas mal comme ça… Mais je n’arrive pas à passer outre le fait qu’elle terrorisait tout le monde à l’époque !

Logan ne l’écoutait plus, ses pensées étaient déjà ailleurs. Sur le visage de la petite blonde, un léger sourire se dessina. Alors qu’il allait faire un pas vers elle, il se buta contre un élément nouveau. Enfin, pas si nouveau que cela à son grand damn. Elle tendit la main à l’homme derrière elle, celui-ci l’attrapa avec un sourire et leurs doigts s’entrelacèrent.

DICK – Wow. Le mec a réussi à la garder aussi longtemps. Alors lui, il est coriace.

Logan déchanta lorsqu’il reconnut Piz et dût reconnaitre que Dick marquait un point. Si elle était encore avec lui, depuis dix ans, ça changeait la donne. Le tableau était posé, il n’aurait aucune chance d’approche.

LOGAN – Ok, j’ai besoin d’un verre !

DICK – Et d’un nouveau passe-temps, très clairement !

Elle avait marqué un temps d’arrêt lorsque son regard avait croisé le sien. Un frisson lui avait parcouru l’échine et un léger sourire lui avait échappé. Neuf ans plus tard et pourtant il lui faisait toujours le même effet. Son cœur avait manqué un battement, son corps avait été comme réveillé d’un sommeil profond. Elle se sentait d’un seul coup vivante. La voix de Piz murmurant à son oreille l’avait tirée brusquement de sa rêverie. A contre cœur elle avait détourné le regard. Elle le suivit rapidement, se glissant dans la foule, se frayant un passage entre sens anciens « camarades » de classe tentant d’oublier cette sensation qui venait de lui faire augmenter son rythme cardiaque. Au loin, elle aperçut Mac et Wallace accoudés au comptoir et un large sourire fendit son visage.

Veronica voix off : Super, un peu de distraction ! Au moins je me sentirai moins seule dans cet attroupement hystérique.

Alors que sa meilleure amie la serrait dans ses bras elle souffla :

VERONICA – Tu sais que tu me revaudras ça, hein ? Tu en es consciente, j’espère !

MAC – Pas de mauvaise attitude ce soir ! Ce soir, tu es là pour prouver à tous ces loosers combien on est devenus cool et que c’est avec nous qu’ils auraient dû traîner au lieu de se moquer de nous !

WALLACE – C’est sûr que Agent Spécial Veronica Mars, ça sonne beaucoup mieux que Madison Sinclair, récemment divorcée !

Les quatre acolytes ne purent s’empêcher de se moquer. Mac serra Piz dans ses bras avant de se tourner vers le barman et de lui demander une tournée pour quatre.

PIZ – Alors je veux tout savoir ! Et ne me dites pas que rien n'a changé, on est à Neptune !

Veronica ouvrit la bouche avec l’intention de grommeler mais Mac ne lui en laissa pas le loisir. Elle lui colla un cocktail vert flashy dans les mains et se lança dans un monologue bien animé.

MAC – Je dois vraiment vous annoncer quelque chose ! Comme vous le savez, j’ai eu un entretien chez Kane. Alors oui honte à moi, c’est inadmissible, bref on sait tous que c’est pour payer mon prêt étudiant que j’ai toujours pas finit de rembourser… J’ai commencé il y a trois mois et…

Alors que Mac continuait son discours expliquant les pour et les contre de son nouveau poste, Veronica était perdue dans ses pensées, elle observa la foule un moment et tomba sur lui. Accoudé au comptoir, à l’autre bout du bar, il jouait avec son verre de whisky et laissait son esprit divaguer. A ses côtés Dick, faisait… le Dick comme à son habitude. Après quelques secondes, il leva les yeux à son tour et leurs regards s’accrochèrent à nouveau. Veronica sentit ce frisson l’envahir à nouveau, son sang cogner fort dans ses veines et son cœur accélérer la cadence. Comment pouvait-il lui faire tellement d’effet alors qu’ils étaient séparés par plusieurs mètres et qu'ils ne s’étaient plus vus depuis tellement d’années ? Était-il possible de réveiller des sentiments après tout ce temps ?

Il croisa son regard encore. Cette fois ci, pas de doute, le sourire, bien que faible, lui était destiné. Il le lui rendit, sentant le sang cogner contre ses tempes et son cœur frapper fort dans sa poitrine. Lui faisait-elle cet effet parce qu’il ne l’avait pas vue depuis tant d’années ou bien ne l’avait-il effectivement jamais oubliée ? Il se laissa le loisir de la regarder, elle était toujours aussi belle, d’une beauté douce et simple, elle ne laissait pas de place aux apparences. Elle n’avait pas changé.

Elle baissa les yeux un moment, sous le regard brulant de Logan. N’avait-elle donc pas avancé d’un pouce ? Était-elle toujours aussi sensible à son côté mauvais garçon ? Lorsqu’elle releva les yeux vers lui, elle devait admettre qu’il n’avait rien perdu de son charme. Ses yeux pétillants de malice et son sourire charmeur lui plaisaient toujours autant. Elle culpabilisa de penser de la sorte alors que Piz était à côté d’elle. Alors que Dick faisait le malin, que Mac, Wallace et Piz papotaient bruyamment à ses côtés, ils échangèrent des œillades pleines sous-entendus. Puis il lui lança un dernier regard et disparut dans la foule en direction de la porte. Veronica fronça les sourcils. Il la connaissait, il savait qu’elle n’aimait pas qu’on joue avec elle. C’était quitte ou double. Il longea le bar et l’observa de loin. Il la vit chercher autour d’elle dans l’espoir de le retrouver ailleurs, sans succès. Il décida de tenter le coup. Il poussa la porte battante derrière le bar et sorti à l’air frais. Il observa les étoiles quelques instants le cœur battant. Si elle le suivait, la suite risquait fort d’être intéressante. Sinon, il aurait une bonne excuse pour mettre les voiles sans que personne ne le voie.

Il s’adossa contre le mur et attendit un moment. Les secondes devinrent des minutes et les minutes devenaient interminables. Il soupira, ouvrit un bouton de sa chemise et soupira. Puis la porte s’ouvrit. Son cœur se remit à battre à la chamade et il se retourna en hâte. Mais ce n’était pas elle. Il sortit les clés de sa décapotable et joua avec avant de se diriger vers l’avant de la salle pour rejoindre son véhicule.

Elle réfléchit un instant, puis se glissa de sa chaise en regardant autour d’elle. Elle s’excusa auprès de Piz et s’éloigna rapidement se créant un chemin dans la foule. Pourquoi lui courait-elle après ? Pourquoi ce besoin pressant de lui parler alors qu’elle l’avait ignoré pendant neuf ans ? Qu’est ce qui la poussait à faire ça ? Elle secoua la tête pour chasser ses pensées. Elle avait envie de le voir, de lui parler, de plonger dans son regard et de sentir son parfum. Elle sortit par la porte d’entrée et l’aperçut de l’autre côté de la route, monter à bord d’une magnifique décapotable de sport. Elle sourit en coin traversa la route sur ses talons et se pencha vers l’habitacle, le faisant sursauter :

VERONICA – Salut l’étranger. Tu voulais te faire la belle ?

Au son de cette voix, il leva les yeux vers elle, heureux de la savoir proche de lui. Savourant l’effluve de son parfum qui vint chatouiller son nez.

LOGAN – En fait, je me demandais si tu allais me suivre ou pas…

VERONICA – Tout n’est toujours qu’un jeu avec toi, n’est-ce pas ? Demanda-t-elle un tantinet déçue.

Il sortit de la voiture et se planta face à elle, alors qu’elle reculait de quelques pas.

LOGAN – Tu es magnifique.

Elle s’attendait à tout mais pas à cela. Il lui coupa le souffle alors qu’elle était déjà prête à sortir les griffes. Elle avait oublié cet effet qu’il avait sur elle. Cette sensation de ne plus rien contrôler, de se sentir à la fois protégée et en danger. Elle se sentit vivante à nouveau en sentant ses yeux la dévorer du regard.

VERONICA – Tu n’es pas si mal non plus Echolls. Lâcha-t-elle pour évacuer ce désir qui doucement refaisait surface en elle. 

LOGAN – Neuf ans et on ne sait toujours pas quoi se dire ! C’est plutôt ironique non…

Il fit la moue avant de lui tendre la main pour l’inviter à le suivre en direction de la plage. Elle accepta la main tendue, glissa ses doigts sur les siens et frissonna à nouveau. Ils se regardèrent un instant, en silence. Son souffle s’accéléra dans sa poitrine, elle baissa les yeux la première avant de le suivre.

VERONICA – Je ne pensais pas que tu viendrais à ce genre de soirée. Qu’est ce qui t’amène ?

LOGAN – Et c’est toi qui me dit ça ? J’étais bien plus populaire que toi à l’époque, je pourrais te retourner la question !

VERONICA – Si on compte les points du plus mal aimé de nous deux je crois que je gagne haut la main. Mais, j’ai été trainée de force, tu connais Mac et Wallace. Et puis Piz ne m’a jamais crue quand je lui disais que c’était l’enfer à Neptune High… A ton tour ?

LOGAN – Ce bon vieux Piz ! Sérieusement je suis admiratif, je n’aurais jamais pensé qu’il tiendrait aussi longtemps ! C’est pour quand le mariage ?

Veronica sentit le sarcasme dans sa voix et ne se laissa pas faire.

VERONICA – Qu’est ce qui te fait dire qu’il a tenu la distance ? Et puis tu n’as toujours pas répondu à la question ?

LOGAN – Une soirée avec alcool à volonté, c’est pas une raison suffisante pour sortir s’amuser ?

VERONICA – C’est pour ça que tu te caches dans ta décapotable ?

Ils se tournèrent l’un vers l’autre et se retrouvèrent face à face. Logan laissa ses yeux glisser sur la peau de Veronica, sur ses lèvres, son cou, le haut de sa poitrine. Les papillons dans le bas de son ventre venaient de se réveiller et prendre leur envol, perdant tout contrôle. Elle sentit le regard brulant de Logan sur son visage et son souffle chaud dans son cou. Ses mains devinrent moites, elle aimait cette sensation de désir qu’elle réveillait en lui. Tous ses sens étaient en émoi, elle savourait le parfum musqué de Logan, son sourire charmeur sur ses lèvres. En d’autres circonstances elle lui aurait volé un baiser.

LOGAN – J’admets que ma tactique de planque n’est pas au top. Répondit-il finalement.

VERONICA – Tu n’as toujours pas répondu à la question.

Il s’approcha d’elle un peu plus, cette fois, il frôla sa main de ses doigts. Elle frémit. Il glissa ses doigts sur le visage de la jeune femme, dégageant la mèche rebelle sur son front. Elle ferma les yeux, appréciant le geste, se souvenant de leurs étreintes amoureuses, de leurs corps à corps brulants. Il se pencha vers elle le cœur battant. Elle garda les yeux fermés, le sang lui brulant les reins. Et lorsqu’il fut assez proche d’elle, il souffla :

LOGAN – Je suis venu pour te voir.

Alors elle ouvrit les yeux, plongeant son regard dans celui de Logan cherchant à comprendre. Il la dévorait des yeux, comme s’il ne l’avait jamais quittée. Elle sentait en elle le même feu brûler que la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Elle tremblait, incertaine, ne sachant pas quoi lui répondre. Il sourit, la faisant sourire par la même occasion, sachant parfaitement qu’il n’aurait pas de réponse. Son regard se fit plus intense. Devait-il l’embrasser ? Devait-il gouter à ses lèvres douces et sucrées, se rappeler de leurs étreintes qui l’avaient marqué à vie ? Devait-elle le laisser l’embrasser ? Retrouver cette passion dévorante qu’ils partageaient avant ? Devait-elle…

Un téléphone sonna. Ils s’écartèrent brusquement. La tension retomba, le désir s’estompa. Ils se cherchaient des yeux, mais ils s’étaient perdu depuis bien longtemps. Il sourit à nouveau, elle répondit comme chaque fois. Et elle décrocha.

Ecrit par alExiaN 
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