Textes Hot Damn !

- Allez V. Arrête de bouder.

- Je ne boude pas, je vous en veux… à mort !

Son chauffeur émit un petit rire qui n’échappa pas à la blondinette.

- Et je t’interdis de rire Wallace ! Vous auriez pu me prévenir ! Ça va être un vrai calvaire. Je vais devoir passer mon temps à repousser les avances de ce ….

- Tu parles de mon frère adoré.

- Tu ne l’aides pas, tu sais, en montant des plans foireux pour qu’il me récupère. Jamais ô grand jamais, je ne retournerai avec lui. Une fois, ça suffit !

- Ne jamais dire jamais.

- Mais pourquoi tu veux absolument nous remettre ensemble Lilly ? Tu vois bien comme ma réaction est épidermique quand il s’agit de lui ?

- Tu exagères toujours, lui répondit Lilly en levant les yeux au ciel. J’aimais bien l’idée que tu sois ma belle-sœur.

- Hey ! On n’était pas mariés. Loin de là même, marmonna Veronica.

- Oui, parce que tu as décidé de mettre fin à mes projets de mariage pour vous deux. J’avais déjà tout organisé pour vous, admit Lilly en faisant virevolter ses mains, un sourire nostalgique aux lèvres.

Veronica n’en croyait pas ses yeux. Son amie était sérieuse, elle n’en doutait pas.

- Tu sais, Wallace est comme mon frère. Donc tu es quand même un peu ma belle-sœur, se radoucit Veronica.

- Ça c’est vrai, renforça Wallace face à l’air ravi de sa petite amie.

- Et puis tes idées tu peux les réinvestir dans ton propre mariage.

- Hop hop hop. On va se calmer les filles. De toute façon, on est arrivé.

Les deux amies explosèrent de rire avant de descendre de la voiture. A peine s’étaient-elles calmée qu’un gros SUV se gara à leur côté. Elles perdirent le sourire en un quart de seconde. C’est Veronica qui attaqua la première.

- Qu’est-ce que Dick fait là ?

- Je n’en sais rien. Ce n’était pas prévu. Duncan m’a juste dit qu’il nous rejoindrait après avoir été chercher la tente, avoua Lilly sincère.

Son plan pour caser sa meilleure amie avec son frère allait tomber à l’eau si ce dernier avait décidé de ramener son copain. Puis elle percuta. Dick ne se déplaçait jamais sans…

- Logan ! S’exclama Wallace discrètement à l’attention de Lilly.

Elle haussa les épaules signant qu’elle n’était pas au courant. Lilly et Logan avaient rompu il y a longtemps maintenant, mais Logan n’appréciait pas qu’elle l’ait remplacé par un « non 09ers ». Wallace n’était après tout QUE le meilleur basketteur de Neptune High. Et JAMAIS le meilleur basketteur et la capitaine des pompom girls ne craquent l’un pour l’autre, c’est bien connu… Bref, Logan était jaloux et passait son temps à taquiner plus ou moins méchamment Wallace, ce qui déplaisait fortement à Lilly autant qu’à Veronica.

 

Devant l’interrogation des trois premiers, Duncan entreprit d’expliquer son choix d’emmener ses amis à cette semaine de camping près du lac.

- Je ne vous ai pas prévenus, je savais que vous ne seriez pas d’accord. Il avait dit ça surtout pour Lilly qui fulminait. Même si l’optique est de passer la semaine en charmante compagnie, dit-il en accordant un sourire charmeur à Veronica qui détourna le regard, je me suis dit que ça ferait du bien à tout notre petit groupe de se retrouver dans un autre contexte, histoire d’aplanir les conflits. Sans que cela ne ruine pour autant les projets de tout le monde !

Veronica faillit exploser. Il se croyait discret, comme si elle n’avait pas compris le plan qui s’était monté dans son dos. Il la prenait pour une imbécile, c’était une des raisons pour laquelle elle n’avait pas accroché à leur début d’histoire. Elle l’écouta reprendre la parole.

 

- Et puis Dick est un expérimenté du camping. Donc en allant lui emprunter du matériel de camping, j’ai proposé qu’ils passent la semaine avec nous.

- Et on n’allait certainement pas refuser cette belle attention, renchérit Logan en défiant Lilly puis Wallace du regard.

- Non, certainement pas, répéta Dick en regardant partout autour de lui, déjà à l’affut des belles nanas.

Veronica ouvrit le coffre de la voiture de sa meilleure amie, prit son sac et se dirigea sans un mot vers le poste d’accueil du camping.

- Attends Veronica. Tu veux que je porte ton sac ? Cria Duncan en la rattrapant.

Le regard qu’elle lui lança lui fit comprendre qu’il était inutile qu’il continue d’avancer à ses côtés. Il retourna près des voitures et les garçons s’organisèrent pour porter tout le matériel tandis que Lilly rejoignait Veronica. Après avoir récupéré un plan du camping et le numéro de leur emplacement, elles avancèrent vers le bon terrain en silence. Lilly savait Veronica en colère, Veronica savait Lilly embarrassée de la situation. Il n’y avait rien à ajouter, toutes deux sentaient que la semaine allait être compliquée.

 

En arrivant sur l’emplacement, elles se sentirent mieux. Il était merveilleusement bien situé. Non loin d’un espace sanitaire peu fréquenté (et donc propre !), mais surtout avec une vue et un ponton accédant au lac, le tout entouré de verdure. Pourtant habituée au luxe, Lilly était elle aussi soufflée par la beauté des lieux. Depuis qu’elle était avec Wallace, elle avait fait des efforts pour effacer son côté snobinarde et avait découvert qu’en dehors du quartier des 09ers existaient aussi bon nombre de merveilles. Elles furent rejointes par les garçons qui les tirèrent de leur torpeur en déposant bruyamment le matériel au centre de leur clairière. Eux aussi s’émerveillèrent un instant, puis Dick prit les devants.

- Bon, on aura tout le temps d’admirer la vue cette semaine, mais là il faudrait peut-être monter la tente avant qu’il pleuve ou qu’il ne fasse noir…

- Euh… Attends… LA tente ? S’étonna Lilly.

- Ben oui. Rien de mieux pour « aplanir les conflits », reprit Logan en faisant danser malicieusement ses sourcils.

Le visage des filles se déconfit encore plus. Elles décidèrent d’aller s’asseoir sur le ponton. Une seule tente à monter, ils pouvaient très bien y arriver sans elles. Lilly gardait tout de même un œil sur Wallace, même si elle savait que Duncan ne laisserait pas Logan faire le coq.

 

La tente fut montée en un éclair, Dick peaufinait les installations tandis que Duncan et Logan étaient partis chercher du bois pour faire un feu de camp. Wallace rejoignit les filles et s’assit derrière Lilly.

- Ces premières deux heures se sont plutôt bien passées. Non ?

Veronica sourit sans se retourner. Elle aimait son flegme. Détendu à toute heure.

- Je suis désolée, lui dit Lilly. Je ne pensais pas qu’il serait là.

- Ne t’en fait pas, ça me fait ni chaud ni froid tu le sais bien. Ce qui l’amuse c’est que ça t’agace. D’ailleurs, quand tu n’es pas spectatrice, il est plutôt sympa.

Lilly et Veronica n’en revenaient pas. Elles savaient Wallace arrangeant, mais de là à trouver Logan sympa avec lui… Ils étaient tous les trois un peu plus sereins. Puis Veronica se raidit.

- Une seule tente. Comment on va faire ? Demanda-t-elle paniquée.

- Les garçons ont déjà leur idée là-dessus, ria Wallace.

- Hors de question que je dorme à côté de Duncan. Tu m’entends Lilly ? S’excita Veronica.

- D’accord, d’accord ! Répondit son amie en levant les mains innocemment. D’ailleurs, si on y retournait pour discuter de ça en démocratie ? reprit-elle en voyant Duncan et Logan revenir.

Ils se levèrent et avant même que l’un d’eux n’ouvre la bouche, Duncan les devança.

- Vous vous demandez comment on va faire pour les places dans la tente ?

- Tout juste.

- Et bien on y a réfléchi un peu. Je vous propose ceci. La tente étant canadienne, on dormira tous en ligne. Près de la première sortie : Lilly et Wallace, au cas où ils auraient besoin de… sortir pour avoir plus d’intimité. Le couple émit un sourire entendu. Prêt de la deuxième sortie : Dick et Logan puisqu’il y a des chances qu’ils « chassent » la demoiselle et qu’ils ne rentrent que tard dans la nuit. Et donc au centre : Veronica et moi, finit-il lui adressant un sourire plein de sous-entendus.

- HORS DE QUESTION ! Ne tarda-t-elle pas à répondre. Moi aussi j’ai envie d’aller chasser. Cela me laisse le droit d’être près de la porte ?

Duncan était déçu. Il avait espéré que cette configuration soit acceptée de tous. Mais elle ne posait problème qu’à Veronica, ce qui l’encourageait donc à croire que personne ne voudrait changer sa place avec elle. Il fut surpris d’entendre Lilly défendre la position de Veronica, c’est pourtant sa sœur qui avait mis au point ces vacances pour leur permettre de se retrouver.

- Duncan, c’est vrai que c’est injuste pour Veronica. Pourquoi devrait-elle se retrouver coincée au milieu ?

- D’accord, donc Veronica près de la première porte, toi et Wallace au milieu, à côté de moi, répondit-il vexé, sachant pertinemment que la solution ne plairait pas à sa sœur.

Veronica vit la détresse dans les yeux de son amie. Elle avait tenté de prendre sa défense et risquait de se retrouver entre son petit ami et son frère. Il y a plus romantique comme vacances. Alors que Veronica allait prendre sur elle et dire qu’elle acceptait finalement de se retrouver à coté de Duncan…

- Ou sinon, le Dick se propose de prendre le milieu à coté de toi ma jolie, dit-il en entourant son bras autour de sa taille.

Aussi surprise fut-elle qu’il ait compris tout seul pourquoi elle voulait changer de place, elle était aussi dégoutée qu’il ose la toucher ainsi. Elle retira sa main du bout des doigts.

- Je vais être claire, je ne dormirai pas à coté de toi, dit-elle en pointant Dick du doigt, ni de toi, finit-elle en désignant cette fois Duncan. Ce dernier se renfrogna.

- Il ne reste donc que moi.

Elle plongea son regard dans celui de Logan et prit le temps de poser le pour et le contre. Cela ne l’enchantait pas plus, il était de la même trempe que Dick. Mais beaucoup moins lourd. Son regard était vide de tout sous-entendu ou du moindre désir de l’embêter. Il s’était proposé pour arranger tout le monde. Elle prit sa décision.

- Des trois, tu es le moindre. Tant que tu ne dors pas à poil… Dit-elle en ramassant son sac.

- Trop de mâles autour de moi pour dormir nu, répondit-il, elle sourit.

- Je garde la sortie par contre, s’écria Dick en filant installer son duvet.

Tout le monde d’accord, ou presque, chacun alla installer ses affaires sous la tente. Etant prévue pour huit, tous avaient suffisamment d’espace pour ne pas se sentir oppressés et cela arrangeait bien Veronica. Au final, elle esquivait Duncan, c’était le principal.

 

Ceci fait, elle partit se doucher. A son retour au campement, la nuit était tombée et les garçons s’affairaient à faire une belle flambée. Elle enfila son sweat, surprise par le froid qui s’installait. En bonne californienne, elle n’avait pas l’habitude des nuits en montagne et s’était laissée surprendre. Sa valise n’était pas adaptée au climat. Elle prit place près du feu en regardant danser les flammes.

- Repas trappeur, lui dit Wallace en lançant une dernière pomme de terre enveloppée dans de l’aluminium dans le feu.

- Et ça consiste en … ?

- Pomme de terre cuite au feu de bois et plancha de viande et petits légumes, dit-il en désignant Dick s’affairant à stabiliser dans les flammes la pierre qu’il avait trouvée.

- Duncan n’a pas eu une si mauvaise idée de l’emmener au final. A défaut d’être malin, il est pratique, avoua-t-elle en riant, l’eau à la bouche.

- Il reste le dessert à préparer. Tu m’aides ?

Elle se leva et suivi les ordres de Wallace. Bananes au chocolat et brochettes de marshmallow. Elle avait hâte de manger. Ils se régalèrent tous et passèrent une soirée tranquille autour du feu. Dick et Logan avaient évidemment pensé à ramener un peu de boisson, et Wallace un poste de musique, ce qui avait détendu l’atmosphère un peu plus. Ils se couchèrent de bonne humeur.

 

Veronica n’arrivait pourtant pas à dormir. En quittant le feu, elle s’était rendue compte du froid montagnard et son fin duvet ne parvenait pas à la réchauffer. Elle avait pourtant gardé son sweat et ses chaussettes. Et pour couronner le tout, quand elle commençait à somnoler, son voisin s’agitait ou marmonnait des paroles incompréhensibles. Si Logan faisait des cauchemars toute la nuit, elle ne savait pas bien comment elle allait pouvoir dormir. Elle regrettait presque d’avoir accepté sa présence plutôt que celle de Duncan.

 

Logan pestait aussi de son côté. En plus de ses cauchemars quotidiens qui segmentaient son sommeil, sa voisine gesticulait sans cesse. Il se retourna vers elle pour râler mais se ravisa en la voyant emmitouflée et grelottante dans son duvet. Elle avait froid. Il posa sur elle son sweat. Une demi heure plus tard, il admit que cela ne l’avait pas plus réchauffée. Elle dormait à demi, mais tremblait toujours. Il s’approcha un peu d’elle et posa sa main sur l’avant bras qui dépassait de son sac de couchage pour lui communiquer sa chaleur. Si les pieds gelés de Lilly avaient le pouvoir de le refroidir de la tête aux pieds, sa chaleur irradierait peut-être de la même façon sur la blonde.

 

 

Il s’éveillait doucement. Dans son demi-sommeil, il savait que c’était le matin et il réalisait qu’il avait étonnamment bien dormi. Il ne regrettait même pas le confort de son lit, se sentant d’autant plus reposé que d’habitude. Il se décida après quelques instants à ouvrir les yeux et fut surpris de tenir au creux de ses bras Veronica. Il arrêta de respirer le temps de réaliser. Que s’était-il passé ? Comment était-elle arrivée là ? Il repassa la fin de soirée dans sa tête et ne parvint pas à répondre à ses questions. Il se remit à respirer et se rendit compte qu’elle dégageait un parfum des plus agréables. Il ferma de nouveau les yeux se laissant envahir par cette odeur qu’il avait déjà sentie des milliers de fois, puis il réalisa que c’est ce parfum qui lui avait apparemment permis de passer une nuit sereine. En partie. Peut-être sa présence à elle aussi. Sa respiration lente et calme contre son torse, son corps s’emboitant parfaitement avec le sien… Pour mettre fin à ses pensées totalement improbables, il décida de reprendre sa place. Il tenta de s’écarter doucement pour ne pas la réveiller.

 

 

Après s’être tournée et retournée, endormie et réveillée maintes fois, elle avait fini par s’endormir profondément. Elle n’était ni réveillée, ni endormie mais elle savait qu’elle allait bientôt ouvrir les yeux. Elle avait bien dormi au final. Alors elle essayait de prolonger un peu plus ses songes. Elle se sentait bien, elle avait chaud et avait la sensation que rien ne pouvait lui arriver. Son lit ne lui manquait pas, elle en fut étonnée. Quand d’un coup, elle sentit bouger près d’elle, beaucoup trop près. Elle fit un bond en se retournant. Elle se calma un peu en découvrant Logan, puis un éclair traversa ses yeux. Elle allait râler quand Logan posa la main sur sa bouche. Il désigna du doigt les autres qui dormaient encore. Il avait raison, si les autres savaient qu’elle avait dormi dans les bras de Logan, cela ferait des esclandres. Elle se calma un peu puis retira sa main.

- Mais qu’est-ce qui te prends ? Chuchota-t-elle en contenant sa rage.

- Je te retourne la question ! Quand je me suis réveillée tu étais dans mes bras, se défendit-il.

- Va chasser si t’es en manque. Je ne suis pas un doudou !

- N’empêche que j’ai bien dormi, dit-il en souriant.

Elle faillit l’étrangler mais son sourire n’était pas taquin. Il l’avait effacé rapidement d’ailleurs. Elle analysa son attitude depuis son réveil et conclut qu’il était aussi surpris qu’elle. Et puis c’était sûrement grâce à lui qu’elle avait eu chaud et donc qu’elle avait bien dormi. Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Elle tourna de nouveau la tête vers lui et plongea son regard dans le sien. Il craignait sa réaction, elle le sentait.

- Moi aussi… Avoua-t-elle en souriant timidement.

 

Après les événements de la soirée, Celeste pensait que sa fille apprécierait de retrouver le calme de la maison Kane. C’était très mal connaitre la demoiselle. Elle venait d’échapper aux griffes assassines de son ancien amant. Elle n’espérait qu’une chose : se consoler dans les bras du suivant. Alors que la limousine remontait vers le manoir Kane, Lilly tripotait dans sa poche la carte de visite du jeune médecin. Avec patience, Lilly accepta les remontrances familiales. Mais aucun de leurs mots ne la touchait. Tandis que père et mère déversaient leurs opinions et remontrances, la jeune fille ne pensait qu’aux mains du beau docteur. Elle les avait déjà senties sur sa peau. A son arrivée au centre Oceanside, le docteur Luke Baker avait été un des piliers de sa cure. Il lui avait offert un soutien de tous les instants et il avait été sa main douce posée sur son épaule alors que le sommeil la fuyait.

- Soigne tes fréquentations à l’avenir, jeune fille, conclut Celeste.

Sur ces bonnes paroles, Lilly s’éclipsa en riant sous cape. « Soigne tes fréquentations » ; qui mieux qu’un jeune médecin pour soigner ses fréquentations. Seule dans sa chambre, Lilly s’activa. D’abord, contacter le beau docteur. Ensuite, convenir d’un lieu de rendez-vous. Enfin, soigner ses fréquentations. La belle blonde tira la carte de visite de sa poche et réactiva son smartphone. Elle fut surprise en découvrant un sms d’un numéro inconnu.

« Je viens de voir les informations. Comment allez-vous ? Rappelez-moi. Luke. »

Lilly sourit et le rappela. Il faut toujours écouter les consignes de son médecin.

- C’est moi.

- Lilly… Vous allez bien ?

- Le mieux pour le savoir, c’est qu’on se voit, non ? Quoique, je ne suis pas certaine d’être au mieux…

Elle tentait de jouer sur la corde sensible du médecin. Luke Baker était de ces médecins qui traitent des patients et non des dossiers. Il se souciait beaucoup du ressenti de ses patients, à moins qu’il n’ait offert un traitement spécial à Lilly.

- Où puis-je vous voir ? Chez vos parents ? Au centre ? Dans un café ?

- Quand ça n’allait pas, avec mon frère, on se rendait au motel Camelot. On a souvent atterri là-bas pour échapper à nos parents et autres tracas…

- Parfait. Rendez-vous dans une heure.

Triomphante, Lilly raccrocha son téléphone et se mit à se pomponner. Elle allait devoir la jouer serré pour pouvoir s’éclipser ce soir. Heureusement ses parents recevaient des amis haut placés dans le but d’accélérer les procès des affaires Kane, ils ne voudraient pas d’elle dans leurs pattes. Avec la force de l’habitude, Lilly mit en place les oreillers pour simuler une adolescente endormie. Puis, elle se pomponna pour sa soirée. Elle prit soin de ne pas maquiller les bleus que sa course-poursuite avec Aaron lui avait infligée. Ces bleus étaient un excellent moyen pour attendrir le médecin et l’inciter à poser ses mains sur son corps assoiffé d’amour. Une heure plus tard, elle était accoudée à la rambarde de la coursive du motel. Elle portait une robe d’un bleu profonde qui se soulevait parfois au gré du léger vent qui soufflait cette nuit. Patiemment, elle attendait. Son cœur s’emballa quand elle le vit descendre de voiture. Le médecin serrait nerveusement son blouson de cuir en la cherchant de tous côtés. Lilly le laissa faire. Elle se délectait du spectacle. Luke était vêtu simplement : une chemise entrouverte blanche sur un pantalon treillis. La tenue d’après surf aurait dit Dick. En y regardant de plus près, Lilly aperçut les quelques gouttes d’eau salée qui s’écoulaient dans le cou du médecin. Il avait eu besoin de se rafraichir les idées avant de venir.  Tout ceci ne fit qu’enflammer davantage son désir. Alors que Luke s’avançait vers la réception, elle descendit le rejoindre. Elle s’adossa négligemment au poteau soutenant la coursive. Il allait la dépasser quand elle murmura :

- Bonsoir docteur…

Le jeune médecin fit volte-face. Elle resplendissait dans le clair de lune. Le cœur du docteur manqua un battement. S’il s’était toujours contenu dans les locaux du centre, ce soir, ils étaient deux personnes parfaitement responsables et libres de leurs actes.

- Lilly.

Luke voulut poursuivre la conversation mais elle l'en empêcha en le prenant par la main. Alors qu’elle allait l’entrainer vers la chambre du haut du motel, un rayon de lune éclaira son visage. Cette maigre lueur souligna le bleu qui naissait sur sa pommette. Luke se tut jusque devant la porte de la chambre.

- Qu’est-ce que… tu as là ? demanda-t-il en tendant la main vers sa joue.

Il n’osait pas la toucher. Il ne voulait pas lui faire de mal. Lilly eut un sourire contrit.

- ça, c’est le prix à payer quand on est une vilaine fille et qu’on se fait courser comme un animal…

- Tu n’es pas une vilaine fille, essaya de tempérer Luke.

- Oh si, et ça a certains avantages… minauda-t-elle en faisant tourner la clé dans la serrure.

Un peu intimidé, Luke suivit Lilly à l’intérieur de la chambre. Elle avait savamment préparé le terrain. Le couvre lit miteux avait été remplacé par de jolis draps. La table basse sous les rideaux était décorée d’une multitude de petites bougies.

- Comment… voulut demander le médecin mais déjà l’index de Lilly se posait sur ses lèvres.

- Un des avantages d’être une vilaine fille… Un ami de mon père est le propriétaire de ce motel, il a fait cadeau aux amis de son fils des clés de ce niveau pour que jeunesse se passe…

- Cet ami de ton père, c’est celui qui t’a fait ça ? continua de questionner Luke pour ne pas succomber à l’envie de la renverser sur le lit.

- Non. Mais arrêtons de parler de ça.

- Pourquoi ?

Les questions du docteur commençaient à agacer Lilly. Elle ne voulait pas subir un autre interrogatoire, elle voulait être aimée. Elle lui tourna le dos en faisant  une petite moue et  en laissant tomber négligemment une bretelle de sa robe au bas de son épaule. Son cinéma n’échappa pas au médecin.

- C’est encore douloureux...dit-il dans un souffle. 

Lilly ne sut pas s’il parlait de son bleu ou de la peur qu’elle avait ressentie quand Aaron l’avait poursuivie.

- Heureusement que tu as avec toi un excellent médecin…dit-il en faisant tomber la seconde bretelle de la robe.

Lilly lui fit face. Elle le dévorait des yeux, satisfaite de voir son plan si bien se dérouler.

- Je vais me faire un plaisir de respecter mon serment, poursuivit-il en se rapprochant d’elle.

Leurs visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres.

- Qui est ? bafouilla Lilly.

- Soulager la douleur de mes patients, murmura-t-il en déposa ses lèvres sur la pommette bleuie.

Il embrassa délicatement chaque parcelle de l’hématome, puis il descendit le long de la mâchoire pour se perdre dans sa nuque. A cet instant, Luke sentait sous ses lèvres le rythme cardiaque de Lilly s’affoler. Il se releva, voulut faire une plaisanterie mais déjà Lilly lui volait ses lèvres. Ils échangèrent un baiser passionné. A bout de souffle, ils rompirent leur baiser pour se laisser tomber sur le lit.  Il pensait à tort avoir le dessus sur cette fille à la silhouette fine, il se trompait. Lilly était une adolescente au corps tonifié par des années de cheerleading. Elle se retrouva vite à califourchon sur le beau médecin. Avec la force qui lui permettait de hisser Veronica au sommet de la pyramide humaine, Lilly bloqua les bras de Luke au-dessus de sa tête. Il accepta de bon gré cette position tandis que Lilly lui bécotait le visage, la nuque. Elle léchait chacune des gouttes d’eau salée qui s’échappaient de sa chevelure. La dernière était une petite coquine. Elle s’écoulait lentement sur la clavicule gauche pour disparaitre ensuite sous la chemise. Chemise qui ne résista pas longtemps aux doigts experts de Lilly. Bientôt, Luke se retrouva le torse à l’air, dévoré par les baisers de Lilly. Quand elle l’entendit grogner de plaisir, elle se redressa satisfaite. L’espace d’un instant, elle relâcha sa prise. Luke profita du moment pour se rassoir. Ils se tenaient à présent face à face. Consumé par son désir, Luke délaça la robe portefeuille de Lilly et l’envoya valser vers la table basse. Au vue de sa position, Lilly ne pouvait ignorer tout l’effet qu’elle avait sur le beau docteur. Alors qu’elle se redressait pour pouvoir le délester de son pantalon, elle l’entendit jurer.

- ET MERDE !

Sans ménagement, il bouscula Lilly sur le côté du lit. Elle allait se fâcher quand elle réalisa que la température de la chambre était très élevée. Sa petite mise en scène se retournait contre eux. La robe portefeuille venait de s’enflammer sur les bougies. Rapidement, Luke attrapa son blouson de cuir et frappa plusieurs fois les flammèches. Privées d’air, les flammes diminuèrent et s’éteignirent. En moins de cinq minutes, l’incendie fut circonscrit. Il ouvrit la fenêtre pour évacuer l’odeur et la fumée. Hors de question que le détecteur mette fin à sa douce soirée. Dans sa course contre la fumée, il se précipita à la salle de bains pour noyer les restes de la robe sous l’eau. C’est alors qu’il entendit fredonner.

- I'm too hot ; hot damn ; call the police and the fireman …

Lilly à demi nue chantonnait appuyée contre le chambranle de la porte de la salle de bains. Luke sans cesser de mouiller les cendres de la robe lui sourit. « Call the fireman… »

- I'm too hot… continua-t-elle en s’avançant vers lui.

Elle était si près qu’elle lui prit la pomme de douche des mains et fit couler l’eau le long de son cou, de sa poitrine nue. La respiration de Luke s’affola.  D’une main puissante, il envoya la douchette dans la baignoire et l’embrassa avidement.

- Hot damn… furent les derniers mots qu’elle l’entendit prononcer.

Ensuite, il ne fut plus question que de désir, plaisir…

 

« Mais puisque je te dis que personne ne nous verra ici ! »

Il n'était pas en colère mais à ce moment précis la seule chose qu'il voulait c'était prendre la personne présente avec lui dans ses bras. Il revérifia alors une fois pour la rassurer. Il regardait tout autour de lui et se pencha même en avant pour jeter un œil sous les portes des toilettes comme pour montrer qu’effectivement ils étaient seuls. La personne qui l'accompagnait ne sembla pas tout à fait convaincue mais se laissa finalement faire lorsqu'il revint vers elle et lui passa ses bras autour de la taille.

« Tu sais ce qu'il risque de se passer si on nous trouve tous les deux ici ? »

Logan souffla de désespoir. C'était toujours la même rengaine avant que le moment agréable commence.

«  Oui, je sais mais je m'en fiche complètement et tu le sais. Il n'y a que toi que ça gène. »

Ils se regardaient droit dans les yeux, ne pouvant se détacher l'un de l'autre.

« - Logan, j'ai bien conscience que c'est ridicule mais on n’est pas fait pour être ensemble.

- Tu es bien le seul à penser ça Leo ! »

Les deux hommes se rapprochèrent un peu plus, si cela était possible. Leurs souffles se mélangeaient et leurs lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres de se retrouver. La tête de Leo s'avança alors pour combler cette distance qui lui devenait insupportable et posa sa bouche sur celle de son amant avec une infinie douceur. Logan ferma les yeux et poussa un soupir de contentement au moment même où il senti Leo sur lui. Leur baiser s'intensifia rapidement et les mains de Logan remontaient de la taille de Léo à son visage, caressant ses joues pour finir par se placer sur sa nuque et appuyer un peu plus leurs bouches. A bout de souffle, Leo s'éloigna à regret de son amoureux mais replaça son regard dans celui de Logan.

« Tu te rends compte que c'est le meilleur moment de ma journée ? »

Logan afficha un sourire un peu hautain, très fier de l'effet qu’il produisait sur Leo.

«  Le meilleur ? C'est que nous ne sommes pas encore passés à l'étape supérieure ! »

Leo sentit son cœur accélérer et une vague de désir l'envahir.

« - Heu… Oui, c'est vrai… Mais les toilettes du lycée ne sont peut-être pas le meilleur endroit pour en parler...

- Ce que tu peux être prude parfois, chéri. »

Logan éclata de rire, amusé par cette facette de son amoureux. Leo était plus âgé que lui mais il ne s'était jamais autorisé à sortir avec un autre garçon. Il était très timide et bien que Logan tentait depuis quelques jours de faire évoluer leur relation, Leo ne se sentait pas prêt pour passer cette étape.

« - Mais sérieusement, tu accepterais de venir dîner avec moi ce soir ?

- Je sais pas Lo'… Tu voudrais aller où ?

- Je sais pas, je m'en fiche. Je veux juste faire un dîner romantique avec toi. »

Cette déclaration toucha Leo et il ne se sentait plus de lui dire non. A chaque fois qu'il se trouvait seul avec Logan, tout dérapait. Il s'était pourtant promis de ne pas aller trop loin avec le jeune homme mais il le poussait dans ses retranchements à chaque fois. Il prit quelques instants pour bien réfléchir à la proposition de Logan, celui-ci s'en rendit compte et ne le pressa point. Il espérait que cette fois-ci Leo accepterait. Leo se souvenait de sa rencontre avec Logan.

 

Il avait accompagné Veronica, sa copine de l'époque, à un bal ringard. A un moment, alors qu'il allait l'embrasser, un garçon brun avait surgit de nul part complètement alcoolisé et dans une tenue plus que légère. Il avait senti une vague de désir l'envahir lorsque son regard avait croisé ses jambes nues. Elles étaient bronzées et musclées, juste comme il les aimait. Puis, il avait levé les yeux vers le visage du garçon et là, il avait vu la beauté personnifiée. Malgré les lunettes de soleil qui cachaient la moitié de son visage, Leo avait su qu'il était beau. Mais, rapidement, il avait retrouvé ses esprits et joué de sa carte de shérif adjoint pour forcer le jeune homme à monter dans sa voiture afin de le raccompagner chez lui.

Il lui avait demandé son nom et Logan lui avait répondu, ne se posant pas plus de questions que ça.

Au moment de le déposer devant chez lui, il avait vu la peur envahir son passager. A force de questions, il avait compris que Logan avait une trouille bleue de rentrer chez lui. Pris de pitié et d'envie, il avait pris la folle décision de le ramener chez lui.

Arrivé devant la porte de son appartement, il avait su que cette décision allait lui changer la vie mais n'avait pas hésité et il avait pris Logan par le bras pour l'aider à passer le seuil de la porte d'entrée. Il lui avait enlevé les lunettes qui n'avaient pas quitté son nez et ses yeux avaient rencontré de magnifiques yeux chocolat. Leo avait dégluti avec peine mais avait continué à tirer Logan par le bras. Il l’avait fait entrer dans sa chambre, avait repoussé la couverture et aidé le jeune homme à se mettre dans le lit. Alors qu'il allait repartir dans le salon, une voix l'avait arrêté.

« - Tu restes pas avec moi ?

- Non… Pas comme ça… Peut-être un jour si tu es sobre ».

Il avait lâché ça comme ça, pensant que Logan aurait tout oublié le lendemain, une fois l'alcool évacuée de son organisme. Leo avait eu un mal fou à s'endormir ce soir-là, rempli de désir pour le garçon qui dormait dans son lit mais refusant d'y répondre. Le lendemain matin, Logan s’était réveillé avant Leo et l’avait trouvé endormit sur le canapé. Il n’avait pas voulu le réveiller mais il avait super soif. Il était entré alors dans la petite cuisine et avait ouvert le robinet pour se servir un verre d'eau. Il avait senti une présence derrière lui.

« - Ca va mieux ?

- Oui. Merci pour ce que tu as fait.

- Je t'en prie. C'est normal. »

Leo était super mal à l'aise, la dernière phrase qu'il avait prononcée la veille tournant sans cesse dans sa tête. Logan l’avait senti et avait décidé de faire le premier pas. Avant que Leo ne puisse comprendre ce qui se passait, il s’était retrouvé avec la bouche de Logan collée à la sienne. Rapidement, il avait reculé, surpris par la spontanéité de Logan.

« - Je suis désolé, je ne peux pas faire ça…

- Ah… Tu n'es pas…

- Non, ce n'est pas ça. Je… Je suis bien plus âgé que toi Logan et j'ai vraiment peur d'abuser de toi. Tu ne me dois rien, tu sais. »

Logan avait souri.

« - Tu es loin d'abuser de moi Leo. Hier soir, j'aurais pas dit mais là. »

Leo avait compris aussitôt que Logan se souvenait parfaitement de sa phrase et s’était mis à sourire aussi. Mais il avait fallu qu'il soit fort. Il n’avait pas dû se laisser aller à la délectable sensation que Logan avait fait naître entre ses jambes.

Logan avait compris que là, il ne tirerait rien de Leo.

« - Tu sais quoi ? Je vais y aller. On se reverra peut-être…

- Oui tu as raison. »

Leo s’était senti très triste mais avait su que c'était la bonne chose à faire. Il s’était donc dirigé vers la porte et l'avait ouvert à Logan.

« - Je te raccompagne ?

- Non, je te remercie. Je vais rentrer à pied. Ou appeler un copain. »

En passant devant Leo, Logan l’avait serré brièvement dans ses bras. L'entrejambe de Leo avait recommencé à le titiller.

« - Au revoir Logan.

- A bientôt. »

C'est sur cette promesse qu'il était parti. Leo avait senti un grand vide mais avait repris le cours de sa vie. Se séparant simplement de Veronica. Quelques jours plus tard, alors qu'il regardait un film, installé confortablement dans son canapé, il entendit des coups frappés à sa porte. Il ouvrit et vit Logan nonchalamment appuyé contre le chambranle, une bouteille de champagne à la main.

« - Salut beau brun. On la partage. »

 

 

« - Chéri ? Tu es là ? »

Léo reprit contact avec le présent. Logan était toujours contre lui.

« - Oui je suis là. Je me rappelais de bons souvenirs. »

Il regarda Logan et vit que celui-ci attendait une réponse.

« - Tu sais quoi ? J'ai moi aussi envie de dîner avec toi mais pas dans un restaurant. »

Il sentit Logan se tendre sous l'effet de la déception.

« - Je te propose à la place, un repas romantique dans une chambre du Neptune Grand Hôtel. Nous aurons peut-être envie d'un dessert un peu moins… calorique. »

Cette phrase fit remonter le désir chez les deux garçons qui rapidement recollèrent leurs bouches. Les deux corps se rapprochaient de plus en plus, se serraient et se frottaient l'un à l'autre formant ainsi deux bosses légèrement douloureuses pour les garçons. Il était temps que leur désir et leur fantasme soient assouvis et ce soir serait leur grand soir. Mais en attendant, ils semblaient comme incapables de se détacher, se caressant et cherchant à être celui qui ferait le plus monter l'envie. A ce petit jeu, ils étaient tous les deux gagnants bien sûr. Leurs souffles devinrent plus courts, leurs cheveux emmêlés, du rouge leur montait au visage mais ils ne s'arrêtaient pas. Rien ne semblait pouvoir les détacher. Rien sauf la sonnerie de reprise des cours du lycée. A contrecœur, Logan se détacha de son amant.

« - Si tu savais comme j'ai envie d'y être.

- Oh, je crois en avoir une idée plutôt précise.

- Je ne sais pas si je pourrais attendre jusque-là…

- Je peux réserver tout de suite pour ce soir.

- Oh oui !! »

Les deux amoureux se sourirent. Logan se passa un coup d'eau froide sur le visage et la nuque pour tenter de faire redescendre cette montée d'adrénaline et de désir. Leo l'imita. Heureusement car quelques secondes plus tard, Wallace entra dans les toilettes.

« - Salut. Bah, qu'est-ce-que tu fais là Leo ?

- Je passais voir Veronica mais je ne l'ai pas trouvée.

- Tu ne risques pas. Elle est partie en planque ou je ne sais pas quoi. Tu veux que je lui dise que tu es passé ?

- Oh non, c'est rien. J'ai trouvé de quoi m'occuper en attendant. »

Leo s'essuya les mains et se dirigea vers la porte de sortie mais juste avant de la franchir, il se retourna, vit Wallace lui tourner le dos et Logan le regarder partir.

Il lui dit alors dans un murmure :

« - Sois prêt pour ce soir, je te prépare le grand jeu... »

Et il sortit des toilettes.

Logan émit un soupir en se disant qu'il n'avait plus qu'à retenter le coup de l'eau froide...